La discothèque Le KA fermée pour six mois
La célèbre discothèque située au Palais des Festivals fait l’objet d’une fermeture administrative 6 mois après la mort de Kévin Ribal, poignardé à la sortie de l’établissement fin octobre
C’est un lieu emblématique de la vie nocturne cannoise. Depuis son ouverture en 2010, le club Les Marches, devenue Le KA en 2017, accueille fêtards et noctambules au coeur du Palais des Festivals. Dernier bastion du divertissement après les fermetures successives du Palais Club, de la boîte de nuit du Gotha et du Baôli, désormais uniquement ouvert en saison. Depuis hier, l’établissement fait l’objet d’une fermeture administrative pour une durée de 6 mois. Une sanction qui fait suite à la mort tragique de Kevin Ribal, fin octobre. Le jeune Cannois de 23 ans avait été mortellement poignardé à la sortie de la boîte de nuit (lire cidessous) .« De nombreux dysfonctionnements ont été constatés au sein de cet établissement, malgré de multiples rappels à l’ordre ces derniers mois », résume le souspréfet Stéphane Daguin.
« Problèmes à répétition »
Il motive également cette décision par l’agression mortelle de Kevin, « sur fond d’alcool, liée à l’activité de l’établissement » et par une autre rixe quelques semaines plus tard, toujours à la sortie du KA. « Les forces de l’ordre avaient dû s’extirper d’urgence pour ne pas être blessées.» La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le commissariat de Cannes avait, dans la foulée, sollicité le préfet et réclamé une fermeture administrative du KA, tout comme le maire David Lisnard : « Compte tenu des problèmes à répétition constatés, des mauvaises fréquentations et des voyous qu’il drainait en provenance d’autres villes des Alpes-Maritimes, et bien sûr du drame de la disparition de Kevin Ribal, j’étais intervenu auprès de l’État pour qu’un arrêté de fermeture soit pris le plus rapidement possible. Je remercie aujourd’hui le préfet de m’avoir entendu... » Les exploitants de la discothèque depuis 2010, Karl Morel et Kamilla Mahlous, assument leur part de responsabilité : « Nous comprenons cette décision, même si, économiquement, cela s’annonce compliqué. Nous avons été très touchés par ce drame. C’est terrible pour tout le monde et nous pensons évidemment aux parents. Toute l’équipe est encore très attristée. »
« Il y a des dérapages »
Les patrons assurent toutefois avoir fait le nécessaire pour gérer la clientèle. «En près de 10 ans d’exploitation, il y a eu 9 constats de police, soit moins d’un par an. Nous sommes des professionnels, mais même en faisant les choses correctement, il y a des dérapages... » La clientèle, autrefois triée sur le volet, aurait-elle changé ? « Nous proposons une musique actuelle : du rap, du R’n’B, c’est une mouvance qui fonctionne en ce moment, mais qui draine une autre population. Les gens sont toutefois fouillés à l’entrée, il y a des détecteurs de métaux. Nous avons aussi demandé à plusieurs reprises une présence policière qui a un effet dissuasif. » Les patrons ont désormais six mois pour faire place nette. Un travail « important et nécessaire » pour le sous-préfet. « Durant cette phase, nous demandons aux gérants de former leur personnel et de nous faire part des mesures internes qui seront prises pour qu’un tel drame ne se reproduise pas.