PRIME : LES PATRONS AZURÉENS PARTAGÉS
« Depuis h hier, ça discute beaucoup dans
les alcôves patronales... » Daniel Sfecci, président de l’UIMM (union des industries et métiers de la métallurgie), salue « un énorme effort » de la part de l’État. Mais il reste circonspect quant à la capacité des entreprises d’en fournir un : verser cette fameuse prime de fin d’année, défiscalisée et exonérée de charges. « À notre niveau, il faut être clair : tous les patrons ne pourront pas donner une prime à la hauteur de ce que pourraient attendre les salariés, prévient Daniel Sfecci. Quoi qu’il en soit, j’imagine que les entreprises qui en ont le potentiel la verseront. Dans le monde industriel, l’année a été convenable. Et l’industrie a toujours reconnu leur part à ses salariés. On avait même proposé cette approche... à condition que l’État s’y mette aussi ! » Pour l’heure, il y a un hic : le mouvement des « gilets jaunes » risque d’impacter les résultats de bon nombre d’entreprises... « et la hauteur de cette prime en sera affectée ». De son côté, Philippe de Gibon se veut « pragmatique ». Le patron de Convers, entreprise de relations clients basée à Nice, défend une gestion «enbonpèrede famille ». L’équation est simple : « Quand la situation économique permettait de donner des primes de fin d’année, on l’a toujours fait historiquement. En revanche, quand la situation ne le permet pas, on ne peut pas inventer cette prime ! » Cette année, c’est le second scénario qui... prime. Chez Convers comme pour bien d’autres PME, du fait de « la situation économique très difficile. Si je ne verse pas de prime, c’est parce que je suis en déficit. Seul l’État peut vivre avec un déficit ! À lui d’alléger son train de vie. » Des primes ? Sylvie Wohlgemuth en « verse déjà beaucoup, tous les trimestres en fonction de la qualité du travail ». La gérante d’EMR ascenseurs, entreprise niçoise qui compte « une centaine de salariés et une centaine d’années », n’a pas attendu l’appel présidentiel pour stimuler ses salariés. «Ils ont de très bons salaires. On les gâte déjà bien, il y a une vraie justice sociale. Cette prime, ce ne sera donc pas le cas chez nous. Mais cela peut être utile pour d’autres. » L’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) appelle ainsi « les chefs d’entreprise du secteur de l’hôtellerierestauration qui le peuvent à se saisir de cette opportunité ».