Nice-Matin (Cannes)

Au milieu des abattoirs de la ville

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La caserne Vauban! Une vénérable institutio­n que tous les Antibois ont connue. Comment a-t-on pu mettre du personnel et du matériel dans ce véritable réduit à rat qu’étaient les anciens abattoirs de la ville ? Jean Mari, archiviste à la mairie et père de Lucien Mari, pompier profession­nel, avait retracé l’histoire du corps des sapeurs-pompiers, depuis sa création en 1815. Le 28 février de cette année-là, le préfet du Var demande au maire de la cité des remparts, Maurice de Barquier, de créer un corps de sapeurs-pompiers pour surveiller les fêtes publiques et les spectacles. A la démission du premier magistrat, Jean Tourre, son successeur, décide, avec l’aval de son conseil, de ne pas donner suite à la constituti­on de ce nouveau corps, par manque de crédits. Il était dit que les hommes de la compagnie de canonniers de l’arsenal militaire, équipés de seaux à incendie et d’une pompe à bras, feraient bien l’affaire. Toutefois, le 29 mai 1815, cent vingt hommes de la garde nationale forment le corps des sapeurs-pompiers dans une ville où il y a donc un arsenal et de nombreuses munitions. À partir du 26 novembre 1871, Charles Faure est nommé commandant de la compagnie antiboise. Le corps de garde, composé de quarante-deux hommes, s’installe dans un local situé à côté de la cathédrale.

Des bornes installées dans toute la ville

C’est en 1922 que l’histoire se poursuit avec Francis Orengo qui ne commande que vingt-six hommes. Nous sommes alors sous la Municipali­té Ardisson. Le conseil municipal du 13 octobre 1923 décide enfin l’organisati­on d’un corps de sapeurs-pompiers. La commune possède une pompe à incendie et le corps sera structuré d’une compagnie de 26 hommes. Il sera installé en mairie, le dimanche 27 avril 1924. En 1941, c’est Paul Oddon qui prendra la tête de cette troupe. En 1945 apparaît la première bouche à incendie. Cet « outil » sera multiplié dans toute la ville, chaque borne n’étant éloignée l’une de l’autre de pas plus de 100 mètres. Une initiative nécessaire pour éviter l’achat, coûteux, d’une pompe à incendie. Des fonds seront cependant débloqués pour l’achat de petit matériel indispensa­ble aux interventi­ons : haches, fourches, grappins, cordes. Pour plus d’efficacité, du personnel qualifié était recruté. Essentiell­ement des cantonnier­s, des fontainier­s, des plombiers, des charpentie­rs, des maçons et des menuisiers.

Les véhicules à d’Aguillon la grande échelle à Laval

En 1963, Paul Oddon sera remplacé par le colonel Henri lequel avec ses lieutenant­s Joseph Martini, Armand Martini et Maurice Imbert, seront aux commandes jusqu’en 1986. Entre-temps, en 1978 donc, la caserne avait quitté les anciens abattoirs de Vauban pour la belle caserne de Jules-Grec. Il faut bien dire que la caserne de la rue Vauban ne correspond­ait plus aux besoins d’une cité en pleine expansion. Imaginez un peu : les locaux ne permettaie­nt pas d’accueillir tous les véhicules de secours. Une partie était stationnée dans les garages des anciens lavoirs, sur le boulevard d’Aguillon. La grande échelle était, elle, basée aux HLM Laval. Pour les hommes du centre, cet éparpillem­ent façon puzzle n’arrangeait pas leurs affaires lorsqu’il fallait décaler (intervenir, NDLR) rapidement.

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L’un des fourgons sortant de la caserne Vauban, en fait les anciens abattoirs de la cité des remparts.

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