Nice-Matin (Cannes)

« Je l’espérais. Je me disais, avec le karma... »

Handballeu­r à Saint-Raphaël pendant dix ans, Sébastien Garain défend aujourd’hui les couleurs de l’OAJLP. Samedi, l’Antibois retrouvera son ancien club pour un gros duel en Coupe de France

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

Sébastien Garain fait partie des joueurs antibois au CV joliment garni. En débarquant dans la cité des Remparts il y a deux ans, le natif de Pointe-àPitre traînait derrière lui une solide expérience du haut niveau. Profession­nel à Saint-Raphaël pendant de nombreuses saisons, le pivot a tout connu entre moments fastes et blessures démoralisa­ntes. Mais son adaptation à la Nationale 2 lui permet désormais d’appréhende­r le handball différemme­nt avec un coach qu’il apprécie. Samedi soir [20h] à Saint-Claude (1), le colosse [1m93,105kg] retrouvera les pensionnai­res de LIDL Starligue [D1] avec Antibes en 16e de finale de la Coupe de France. Une affiche rêvée qui le comble !

Le club attendait une belle affiche, il a été servi !

C’est beau ! On pensait déjà tomber sur le Cavigal [Nice] au tour précédent, finalement on est tombé sur un club de Nationale  [Bagnols] et ce n’était pas plus mal. Ça nous a permis d’aller un peu plus loin, on ne pouvait pas espérer mieux.

Éliminer Bagnols était déjà une belle performanc­e !

Ah oui. Je crois qu’ils restaient sur deux défaites d’affilée donc ils étaient venus avec leurs armes pour se relancer chez nous mais on n’a pas lâché. On a tout donné, on a été sérieux et solidaires de la re à la e minute. C’est

‘‘ dommage qu’on ait perdu Jerome (), il aurait pu vivre un bon moment mais c’est le sport !

Saint-Raphaël fait partie des meilleures équipes françaises…

C’est une grosse écurie. Il y a des internatio­naux, des très bons joueurs à tous les postes. Ce sont des guerriers, des mecs qui ne lâchent rien et qui respectent toutes les équipes. Ils vont venir en nous respectant. Ça va être très dur, mais sur un match…

C’est aussi un match particulie­r pour les anciens varois qui évoluent aujourd’hui à Antibes.

C’est vraiment à part. Il y a Julien [Denat], Olivier [Inghilleri, le nouveau coach], Greg [Gregoire Sansoucci], Robin [Foubert], moi… Ça va être très particulie­r. C’est une très belle affiche, le top. Je m’y attendais et je l’espérais un petit peu [sourire]. Je me disais, avec le karma…

Vous connaissez encore du monde au club ?

J’y suis arrivé tout jeune ” donc je connais les gens du club. Je suis encore en contact avec quelques joueurs, j’ai envoyé un message dernièreme­nt à Adrien Dipanda [arrière droit] et à l’entraîneur adjoint.

Vous avez commencé à chambrer vos adversaire­s ?

Non, pas encore ! [sourire] Comme ils ont un autre match à jouer entre-temps () je pense qu’on attendra jeudi ou vendredi pour se chambrer tranquille­ment.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Saint-Raphaël ?

Mes débuts étaient parfaits mais je ne garde pas un bon souvenir de la fin, ça s’est un peu mal passé. Il y a de tout, j’ai connu toutes les émotions. Je suis arrivé au club à  ans, j’arrivais en métropole et j’étais aussi au pôle espoirs à Nice. Je suis arrivé à Saint-Raph en même temps que Greg Sansoucci [arrière de l’OAJLP]. On avait des liens très forts et comme je suis plus près de la fin je voulais jouer avec lui à Antibes après Saint-Raph.

Les bons moments ?

La première qualificat­ion en Coupe d’Europe de l’histoire du club. On avait obtenu la qualificat­ion en atteignant la finale de la Coupe de la Ligue et on était parti jouer en Ukraine contre Zaporojie. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs, j’avais débuté le match et je m’en étais pas trop mal sorti. J’étais vraiment content, c’était beau. On avait aussi joué à Porto, en Russie, en

‘‘ Allemagne… Un peu partout. Mais la plus grosse ambiance ça reste au Phare de Chambéry. Tu as envie de jouer, de te surpasser.

Vous avez connu les blessures…

Je me suis fait les ligaments croisés des deux genoux et j’ai subi une opération du dos qui m’a vraiment affaibli. J’avais une double hernie discale, je n’arrivais plus à marcher. A la base je devais arrêter le hand avec cette blessure. Maintenant c’est comme une force, ça me permet d’être à l’écoute de mon corps. Mentalemen­t je n’ai jamais lâché, tout se passait dans la tête.

Vous en êtes débarrassé ?

À Antibes je n’ai manqué que deux matchs mais pour raisons personnell­es. Le rythme est moins soutenu, ça demande beaucoup moins d’efforts et j’arrive à me gérer.

Le début de saison réussi aide à être à l’aise!

C’est vrai. L’année dernière, c’était compliqué mais là on est sur une bonne ” dynamique. Le groupe n’a pas beaucoup changé mais Olivier connaît le hand, il sait pourquoi il est là. Il a été pro donc quand il parle tu l’écoutes. C’est très bien comme ça, je prends du plaisir depuis le premier jour. On est vraiment solidaires et on n’hésite pas à se dire les choses.

Tout réussi à Antibes jusque-là. C’est l’occasion de faire un coup ?

[Rire] On va jouer sans regrets. Certains n’auront peut-être jamais la chance de jouer contre un club de D donc il faut en profiter à fond. On ne sait pas ce qu’il peut se passer, on a des mecs d’expérience. Si Saint-Raph nous respecte on doit perdre le match au vu de l’écart mais il ne faut avoir aucun regret.

Un pronostic ?

[Rire] Je vais dire Antibes mais on sait très bien que ce sera compliqué. Il faudra essayer de ne pas être trop distancé à la pause. On va tout tenter pour cela.

Je n’arrivais plus à marcher Ne pas être trop distancé

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(Photo Eric Ottino)

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