Nice-Matin (Cannes)

Brisard nommé monsieur anti-terrorisme d’Estrosi

Le président du centre d’analyse du terrorisme, Jean-Charles Brisard, a été nommé conseiller spécial en charge de la prévention de la radicalisa­tion de la lutte contre le terrorisme

- Recueilli par LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr

Il est présenté comme un expert internatio­nal. Un homme controvers­é aussi, dont le nom est apparu au détour de dossiers sulfureux, comme l’affaire Karachi… Il est le nouveau M. anti-terrorisme de Nice. Patron du Centre d’analyse du terrorisme à Paris, ancien enquêteur en chef pour le collectif des familles de victimes du 11-Septembre et ancien attaché parlementa­ire de Christian Estrosi, JeanCharle­s Brisard, 50 ans, vient d’être nommé conseiller spécial en charge de la prévention de la radicalisa­tion et de la lutte contre le terrorisme. Un poste sensible dans une ville où l’attentat du 14Juillet 2016 reste une profonde blessure. « Je suis heureux que Jean-Charles Brisard, spécialist­e de la prévention de la radicalisa­tion et la lutte contre le terrorisme, ait accepté de mettre son savoir et son expertise au service de Nice, se félicite le maire. Nous avons été l’une des premières villes à prendre des initiative­s pour lutter contre ces phénomènes, mais aujourd’hui les enjeux sont différents : les retours de Syrie, l’accompagne­ment des enfants mais aussi les réseaux qui continuent à gangrener notre jeunesse chez nous. »

Jean-Charles Brisard, quelle sera votre mission ?

Christian Estrosi a souhaité que je l’accompagne dans cette période de transition où les territoire­s sont amenés à jouer un rôle beaucoup plus important dans la prévention de la radicalisa­tion et la lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de la circulaire Castaner du  novembre. Cela nécessite de nouvelles structures, une nouvelle stratégie pour mieux organiser les choses. Il faut que les collectivi­tés soient mieux à même de détecter les signaux faibles de radicalisa­tion. Il faut que les collectivi­tés soient mieux outillées pour protéger les espaces publics et adapter les dispositif­s à l’évolution de la menace terroriste. J’ai donc une mission assez large, essentiell­ement d’expertise. J’accompagne­rai aussi la mise en oeuvre des nombreux de projets au niveau européen dans lesquels la ville est impliquée. Nice est un laboratoir­e de nouvelles technologi­es dans le domaine de la prévention et de la sécurisati­on. Beaucoup de choses ont été faites, beaucoup restent à faire.

Quand prendrez-vous votre poste ?

J’ai déjà commencé. Mon rôle est ponctuel. Je reste président du Centre d’analyse du terrorisme à Paris. Si j’y suis régulièrem­ent, je n’ai pas vocation à m’installer durablemen­t à Nice, une ville que je connais bien puisque j’y ai passé les dix premières années de ma vie et que ma mère y habite encore. Je travaille à distance. C’est une façon pour moi d’avoir un pied dans le réel.

Combien serez-vous rémunéré ?

Mon rôle est bénévole. Je ne touche et ne toucherai aucune rémunérati­on directe ou indirecte.

Nice est-elle toujours dans le viseur des terroriste­s ?

C’est l’une des villes les plus visées avec cinq attentats ou projets d’attentats déjoués depuis  dont un attentat majeur. Nice est régulièrem­ent ciblée par la propagande des groupes islamistes Al-Qaïda et l’État islamique. Dans deux jours à Paris, sera jugé un terroriste proche de Rachid Kassim qui a menacé Nice.

Nice est aussi une des villes qui a connu le plus de départs de jeunes vers la Syrie…

Plus de cent Niçois ont rejoint les organismes terroriste­s dans le monde depuis . Les AlpesMarit­imes concentren­t  % des individus signalés pour djihadisme en France. Nice est aussi la ville d’origine d’un des principaux recruteurs [Omar Diaby dit Omsen] qui continue à attirer sur zone.

Pourquoi Christian Estrosi a-t-il fait appel à vous ?

En raison de mon expérience : je dirige le Centre d’analyse du terrorisme depuis cinq ans qui est le principal think tank français dans ce domaine. Et puis peutêtre parce que j’ai été son collaborat­eur il y a quelques années…

Votre nom fait parfois polémique…

Ce que je fais est parfaiteme­nt public. Je dirige un centre de recherche. J’ai dix collaborat­eurs. Tous nos travaux sont publics, le financemen­t aussi. Je n’ai rien à cacher et j’entretiens de très bonnes relations avec les services de l’État.

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