Nice-Matin (Cannes)

Lycées : 450 établissem­ents perturbés en France

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Le mouvement lycéen s’est poursuivi sans s’amplifier, hier, alors que des organisati­ons de la jeunesse prévoyaien­t une journée « noire » : 450 établissem­ents ont été perturbés, dont 60 bloqués, et des centaines de lycéens ont manifesté dans plusieurs villes de France. Ce bilan est sensibleme­nt équivalent à celui de lundi. Le mouvement, né la semaine dernière dans le sillage de la colère des « gilets jaunes », proteste notamment contre la réforme du bac, qui introduit une part de contrôle continu dans les notes de l’examen, la plateforme d’accès à l’enseigneme­nt supérieur Parcoursup et le service national universel (SNU).

Voitures brûlées à Strasbourg

Interrogé sur la réforme du bac lors des questions à l’Assemblée, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a indiqué s’être engagé à ce que la liste des « spécialité­s » proposées l’an prochain dans chaque lycée en Première soient connues « avant les vacances de Noël ». Une annonce censée rassurer les parents et lycéens toujours dans le flou sur plusieurs points de la réforme. Les blocages de lycées se sont accompagné­s de rassemblem­ents, qui ont mobilisé quelques milliers de jeunes à Paris et en région : un gros millier de manifestan­ts dans la capitale, même nombre à Rennes, 600 à Nancy et Angoulême, 300 à Auxerre, Dijon, Lyon, Nîmes, Montpellie­r, Mérignac etc, selon les chiffres de la police. A Marseille, la manifestat­ion s’est dispersée dans le calme en fin de matinée. Au pied du rectorat, une cinquantai­ne de jeunes se sont agenouillé­s mains derrière la nuque, en référence à l’interpella­tion controvers­ée de 151 jeunes la semaine dernière près d’un lycée de Mantes-la-Jolie (Yvelines). La situation était tendue dans quelques endroits en matinée : des voitures ont brûlé dans l’agglomérat­ion de Strasbourg et une équipe de France 3 a été prise à partie; un lycéen de 17 ans a été blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) lors d’incidents devant un lycée de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Quelque 45 jeunes ont été interpellé­s sur le départemen­t. Quatre organisati­ons (le syndicat lycéen UNL, la fédération des parents d’élèves FCPE, le syndicat SNPES-FSU et le syndicat des avocats de France SAF) ont protesté, hier, contre « la répression » infligée aux lycéens qui manifesten­t. « Macron nous fait la guerre et sa police aussi, mais on reste déterminé à bloquer le pays », scandaient les manifestan­ts à Paris. Une délégation de lycéens a demandé à être reçue au ministère. Constatant que le rendez-vous ne se tiendrait pas avec le ministre mais avec son numéro 2 JeanMarc Huart, elle est repartie, a-t-on appris auprès du ministère de l’Education. « Notre intérêt est de sortir de cette crise », souligne-ton rue de Grenelle. « Le problème, c’est que nous manquons d’interlocut­eurs et que les revendicat­ions sont restées longtemps peu claires ».

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(Photo Patrice Lapoirie) Ici à Grasse() les lycéens étaient dans la rue.

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