Nice-Matin (Cannes)

Cette fois, c’est enfin fini

Monaco s’est incliné pour la troisième fois en autant de matchs à domicile en Ligue des champions cette saison (0-2) et termine dernier de sa poule

- MATHIEU FAURE

Un point en six matches, trois défaites à domicile en trois matches et une dernière place peu reluisante un an après une déconvenue XXL en C1 (dernier de poule, déjà) : l’ASM dit au revoir à la Ligue des champions, la marche était beaucoup trop haute.

Ce qu’il faut retenir

Monaco entre un peu plus dans le livre des records. Après la claque historique contre Bruges (0-4), l’ASM a signé une nouvelle première. Hier, le club du Rocher a rejoint le Dinamo Zagreb de 2011-2013 en devenant le premier club à ne remporter aucun match à domicile de phase de groupes lors de deux saisons consécutiv­es. Un record dont Thierry Henry se serait bien passé. Dans un Louis-II clairsemé et organisé dans un 4-1-4-1 plutôt solide, Monaco n’a jamais réussi à déstabilis­er un BvB bis taillé pour faire mal. Porté par 1 500 bonhommes en parcage allemand, qui ont assuré l’ambiance sonore après avoir bu la moitié des réserves de bière du Rocher durant l’après-midi, Dortmund a récité sa leçon. Même l’équipe B de Dortmund dégage une force collective incroyable. Des joueurs constammen­t en mouvement, qui se projettent vers l’avant et dédoublent en permanence. L’équipe de Lucien Favre a tout : de la technique, de la maîtrise, du volume de jeu et de la folie. A son crédit, Monaco a eu deux occasions (Falcao 42’, Glik 47’). C’est peu. Les joueurs n’avaient qu’une envie, qu’on en finisse.

Qui est sorti du lot ?

C’est vrai qu’avec son immense tignasse, on ne voit que lui, mais Massengo dégage une immense personnali­té du haut de ses 17 ans. A ses côtés, Sofiane Diop confirme, à 18 ans, qu’il est le Monégasque le plus régulier depuis le début de saison et sans doute le meilleur joueur de cette triste phase de poule. Ce duo représente l’ASM de demain sur lequel la direction russe doit miser. C’est tout à leur honneur et révélateur de la première partie de saison monégasque où aucun cadre n’assume son statut.

Qui est passé à côté ?

Le jeune latéral droit Giulian Biancone s’est montré très timide, que ce soit défensivem­ent où dans la partie de terrain adverse. Son penchant côté gauche, Andrea Raggi, a souvent été pris dans son dos et ne s’est pas montré à son avantage face à la vitesse du duo Hakimi-Pulisic. En deuxième période, l’Américain est souvent venu dans sa zone quand le Pirate est passé côté droit comme sur le deuxième but. A sa décharge, Raggi a souvent été livré à lui-même dans les duels. Dans l’axe, Benoît Badiashile a débuté le match difficilem­ent, notamment dans les relances alors qu’il nous avait habitués à des sorties de balle très propres. Il s’est légèrement repris après la pause. Enfin, Falcao n’a jamais trouvé la faille dans la défense allemande, perdant beaucoup de ballons.

Et maintenant ?

La Ligue des champions, c’est fini. Et peut-être pour un moment puisqu’on a du mal à voir l’ASM terminer sur le podium en mai prochain. En attendant, les deux dernières campagnes de C1 se sont avérées désastreus­es avec aucune victoire en douze matches de poule (3 nuls, 9 défaites soit 3 points récoltés sur 38 possibles). Reste que la saison monégasque se jouera surtout en Ligue 1 où l’objectif maintien est plus que jamais d’actualité avec ce déplacemen­t compliqué à Lyon, dimanche. Cette campagne aura eu le mérite de mettre en lumière certains jeunes même si, et c’est aussi le juge de paix européen, on s’est vite rendu compte qu’une équipe extrêmemen­t rajeunie ne pesait pas lourd face à des cadors européens même remixés.

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Falcao au milieu des gilets jaunes... (Photos JF Ottonello)
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Massengo dépité.

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