«Urgence attentat»: les mesures dans le département
Dans un courrier adressé aux maires, que Nice-Matin s’est procuré, le préfet des AlpesMaritimes liste les mesures mises en oeuvre pour répondre au relèvement de l’alerte attentat
Dans un courrier, adressé aux maires des Alpes-Maritimes, que Nice-Matin s’est procuré, le préfet des Alpes-Maritimes détaille les mesures mises en oeuvre dans le cadre du plan « Urgence attentat », décidé par le ministère de l’Intérieur. « Les événements intervenus hier à Strasbourg confirment le niveau très élevé de la menace terroriste », indique Georges-François Leclerc dans ce courrier. Le préfet des Alpes-Maritimes indique donc la priorité : « Renforcer encore la sécurisation des lieux de rassemblements et des espaces de commerces marqués par une forte affluence lors des fêtes de fin d’année. » Interrogé hier soir, le préfet complète : « Je veux que les habitants et résidents des Alpes-Maritimes se sentent en sécurité. » Le préfet liste les lieux sur lesquels il a demandé un renforcement « sans délai » des dispositifs de sécurité, ainsi que « de leurs abords ». Parmi ces sites : les marchés de Noël, les centres-villes et grandes artères passantes, l’aéroport Nice Côte d’Azur, les établissements scolaires, les grands centres commerciaux, les lieux de culte sensibles, les stations de sports d’hiver. Un élément fort dans cette circulaire : Georges-François Leclerc annonce que la présence des policiers et des militaires de la gendarmerie « et de l’opération Sentinelle » va être renforcée. Soit plus d’hommes sur le terrain. Mais il insiste beaucoup sur le fait que ces patrouilles doivent être « dynamiques ». De ce côté, après un temps d’adaptation, la doctrine de l’opération Sentinelle avait évolué en 2017. Plutôt que de rester statiques, ce qui en faisait des cibles pour d’éventuels assaillants, comme ce fut le cas à Nice en février 2015 (1), les patrouilles devaient donc être mobiles. Autre avantage de cette tactique : elle permet de couvrir plus de territoire et offre donc une meilleure visibilité et permet de protéger plus de personnes. Le préfet des Alpes-Maritimes indique que les marchés de Noël pourront rester ouverts, à condition de respecter certaines règles, parmi lesquelles des dispositifs anti intrusion, des contrôles d’accès du public, plus d’agents de sécurité et un barriérage adapté. Dans son courrier, le préfet enjoint les organisateurs de manifestations revendicatives sur la voie publique à l’esprit de responsabilité et de solidarité « compte tenu du niveau très élevé de mobilisation demandé aux forces de l’ordre dans le contexte actuel (ndlr : attentat) ». Un appel du pied en direction des gilets jaunes. Les effectifs de police, hyper sollicités ces dernières semaines par les manifestations, ne peuvent en effet être sur tous les fronts en même temps. Interrogé hier soir par nice-matin, le préfet annonce par ailleurs que les contrôles à la frontière italienne, déjà très élevés dans le sens de l’entrée, étaient également renforcés dans le sens de la sortie du territoire. «Cette surveillance renforcée vaut également pour l’aéroport, qui est l’autre frontière en sortie de territoire vers les espaces Schengen et hors Schengen. » Par ailleurs, preuve s’il en fallait de l’intensité de la menace, le préfet des Alpes-Maritimes a, selon nos informations (cela ne figure pas dans le courrier), encouragé la sortie des armes longues. En clair, les policiers et gendarmes vont être autorisés à patrouiller avec les fusils d’assaut allemands HKG36. Ces armes de guerre d’une portée allant jusqu’à 500 mètres, ont une cadence de tir allant jusqu’à 750 coups par minute. Les pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, les brigades anticriminalité (BAC) en avaient été équipés en 2016.
Trois militaires avaient été attaqués au couteau (1) près de la place Massena.