Le suspect abattu
Après deux jours de traque, l’auteur de l’attaque sanglante près du marché de Noël a été repéré dans la rue au sud du quartier Neudorf. Il était « un soldat » de l’Etat islamique
L’homme le plus recherché de France a été abattu par la police hier aux alentours des 21 h 15 à Strasbourg. Après deux jours de cavale, Cherif Chekatt, 29 ans, le suspect de l’attaque sanglante en plein centreville strasbourgeois mardi soir – qui a fait, pour l’heure, trois morts et treize blessés dont cinq grièvement –, a été repéré dans la rue, devant un immeuble sis au 74, rue du Lazaret, à proximité d’une gare de TER. Il se trouvait au sud du quartier de Neudorf, le secteur où il avait été vu pour la dernière fois après l’attentat. « Il a fait feu sur une équipe de policiers de sécurité publique qui a riposté », a indiqué à l’Agence France Presse une source policière. «Il a été tué par un tir de riposte » et « aucun policier n’a été blessé » lors de la fusillade, annonçait franceinfo.fr vers 22 heures. Des informations confirmées un quart d’heure plus tard par le ministre de l’Intérieur : « Cherif Chekata a tiré sur trois fonctionnaires de police qui l’ont abattu en ripostant. » Vers 23 h, l’agence Amaq, l’organe de propagande de l’Etat islamique (Daesh), affirmait qu’il était un « soldat » de l’organisation terroriste.
« Grièvement blessé au bras »
Selon Audrey Goutard, spécialiste police-justice de France Télévisions, les policiers « avaient la conviction que cet homme grièvement blessé au bras par une arme d’assaut des militaires était dans un état très délabré » , et « chercherait à se cacher non loin de l’endroit où le taxi l’avait laissé » mardi soir. Plus de sept cents policiers étaient à ses trousses. Un peu plus tôt dans la journée, une vaste opération de police, engageant le Raid, s’était déroulée dans le quartier du Neudorf pour des levées de doute. Des policiers lourdement armés et protégés par des boucliers ont progressé groupés, pénétrant dans des maisons, armes automatiques au poing dans ce quartier proche du centre-ville. «Il s’agit d’une levée de doute comme il y en a eu plusieurs depuis trente-six heures. Cela n’est pas un signalement et cela ne veut rien annoncer, laissons l’enquête se poursuivre », avait déclaré le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, devant le Sénat.
Une cinquième interpellation
Parallèlement à ces opérations, les enquêteurs ont interpellé une cinquième personne de l’entourage de Cherif Chekatt qui a été placée en garde à vue hier. Cet homme est issu de l’entourage du suspect toujours en fuite, mais ne fait pas partie de sa famille. Les parents de Cherif Chekatt et deux de ses frères avaient déjà été placés en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi. Ils l’étaient toujours en fin de soirée. On apprenait aussi, selon BFMTV, q ue deux soeurs du fugitif, dont l’une a vu son domicile perquisitionné à Paris, ont été entendues, hier, en audition libre par les policiers.
Le marché rouvre ce matin
Vers 21 h, le ministre de l’Intérieur, qui s’était rendu à la préfecture de Strasbourg, avait annoncé que le marché de Noël de Strasbourg rouvrirait aujourd’hui « pour ne pas céder devant la peur » avec « un dispositif de sécurité adapté ». A Strasbourg, si peu de personnes étaient dans les rues mercredi, les Strasbourgeois reprenaient leurs habitudes hier. Les écoles, médiathèques, piscines ou gymnases ont rouvert. En revanche, les animations et événements prévus dans l’espace public ont été annulés et les marchés en extérieur fermés. Un temps de prière interreligieux a eu lieu en soirée en la cathédrale. Sur la place Kléber et sur les lieux de l’attaque, des passants ont commencé à rendre hommage aux victimes par des inscriptions « Je suis Strasbourg », des bougies et pétales de roses.