Sondage européennes BVA: le RN en tête, LREM résiste
Ce n’est pas à proprement parler un scoop: si les élections européennes du 26 mai se déroulaient ce dimanche, le Rassemblement national arriverait en tête avec 21 % des intentions de vote. Mais l’enquête réalisée par BVA pour le compte de la presse régionale indique
(1) aussi, de façon plus inattendue dans le contexte actuel, que la liste de La République en marche et du Modem résisterait plutôt bien, à 20 % d’intentions de vote. Alors, pourtant, que 37 % des sondés entendent utiliser cette élection comme une caisse de résonance de leurs insatisfactions hexagonales. Les Républicains comme La France insoumise, en revanche, ne semblent pas devoir tirer un profit électoral des rancoeurs du moment. Ils ne décollent pas, à respectivement 12 % et 10 % d’intentions de vote. Derrière, Debout la France et EE-LV recueilleraient 7 % des voix, devant le PS et Génération.s, à égalité à 5 %. De manière très nette, la liste RN attire massivement un électorat jeune et populaire, tandis que celle de LREM séduit en priorité les classes favorisées et plus âgées.
Plus de crainte que d’appétence
Si 54 % des Français interrogés se disent intéressés par le scrutin, seuls 33 % estiment qu’il changera quelque chose à l’Europe, et 11 % à leur situation personnelle. La construction européenne n’est plus aujourd’hui source d’espoir que pour 36 % des sondés, en chute libre depuis quinze ans : elle s’étageait à 61 % en 2003. Seules les classes aisées ou moyennes supérieures y restent majoritairement attachées, tandis que l’UE est d’abord une source de crainte pour 52 % des employés et 54 % des ouvriers. Parmi les motivations de vote, l’emploi à 81 %, le pouvoir d’achat à 80 % et le maintien de la paix à 78 % devancent la lutte contre le terrorisme (77 %), la sécurité (76 %), l’immigration (69 %) et le défi contre le réchauffement climatique (67 %).
Un intérêt plus vif dans le Sud
En tout état de cause, seuls 6 % souhaitent voir l’Europe continuer de fonctionner de la même manière. Vingt pour cent veulent qu’elle soit adaptée et 51 % revue en profondeur. Mais ils ne sont que 14 %, dont 31 % d’ouvriers, à espérer une sortie de la France de l’Union, la liste de « Frexit » de François Asselineau ne recueillant que 1 % des intentions de vote. Enfin, alors qu’à peine 51 % des sondés se disent sûrs de leur choix, c’est dans les régions Occitanie et Sud que le scrutin suscite le plus vif intérêt et où la participation s’annonce, de facto, la plus importante, entre 49%et55%.