MOTO De La Vega veut accélérer
Passé près du podium en 2018, le jeune Laurentin va rempiler en WorldSSP300. Pour s’affirmer
Voilà près de trois mois, déjà, que le rideau est tombé sur l’exercice 2018 du championnat du monde Supersport 300, alias le WorldSSP300. On l’imagine donc en manque d’adrénaline. Il confirme. « Oui, je commence à avoir des fourmis dans le poignet droit. Là, c’est le début de la période vraiment creuse. Zéro roulage ! Alors je vais mettre le paquet sur la préparation physique... en comptant les jours jusqu’à la première séance d’essais privés avec ma nouvelle équipe. Rendez-vous prévu mi-février, probablement sur le circuit Carole, près de Paris. » Quand il ne tord pas la poignée dans le coin, sur un fil et sans filet, Enzo de la Vega cause moto. À 19 ans, le Laurentin est engagé sur un tremplin qui peut le propulser haut. À condition de savoir le négocier comme il faut. Entamé en 2017 au guidon d’une Yamaha R3, son apprentissage accéléré dans les rangs ô combien turbulents de la pépinière du Mondial Superbike (WSBK) s’est poursuivi cette saison. Autre machine, autre équipe... « Avec la Kawasaki Ninja 400 de la structure italienne GP Project Team, il y avait pas mal de changements à assimiler. Notre collaboration est allée crescendo au fil des courses. »
En tête à Magny-Cours...
Vingtième de la promotion 2017, l’espoir du guidon azuréen a cette fois fini au 15e rang. Un score brut qui ne reflète pas tout à fait sa progression. « J’ai manqué le podium de justesse à trois reprises. D’abord à Donington (4e, ndlr) ,ensuite à Portimao (5e)... et surtout lors de la finale française. Sur le circuit de Magny-Cours, je me sentais à l’aise. De quoi jouer la gagne. Malgré une qualif’ moyenne (8e) ,je réussis à me glisser dans le groupe de tête. Je mène même la danse à l’entrée de l’ultime tour. Hélas, à trois virages du damier, une petite erreur, un freinage un brin trop tardif, et je fais un écart qui me coûte environ 5 dixièmes. Un rival me touche. Si je reste sur mes roues, l’addition se paye cash : 9e à l’arrivée. Bon, sans doute ai-je mal géré le surcroît de pression à ce moment crucial. Un coup difficile à encaisser. Je l’ai ruminé un certain temps. » Parvenu à rivaliser avec les meilleurs jeunes loups dans la Nièvre, le lauréat 2016 de la Coupe de France Promosport 400 veut aujourd’hui accélérer. Ambition légitime, d’autant qu’il a choisi de chevaucher à nouveau une Kawa. « Plusieurs options se bousculaient sur la table pour 2019 », expliquet-il. « Devait-on jouer la carte de la continuité en enchaînant une troisième campagne au même niveau ou prendre tout de suite l’ascenseur pour prolonger la trajectoire en 600 ou en 1000 ? Après mûre réflexion, mieux vaut éviter de brûler les étapes. » Comprenez que celui-ci entend maintenant faire fructifier l’expérience acquise ces derniers temps. Le 5 avril, quand sonnera l’heure du nouveau départ de l’autre côté des Pyrénées (Motorland Aragon), le meilleur porte-drapeau tricolore jouera gros, il le sait. « Quoiqu’il advienne, ce sera mon ultime saison en WorldSSP300. Même si la concurrence s’annonce encore plus féroce, avec environ 70 pilotes en lice au lieu de 40, pas question de stagner. Je dois figurer régulièrement aux avant-postes. »
Roi du pétrole au Qatar ?
Pour prendre racine dans le top 5, voire mieux si affinités, le jeune ambassadeur du Saint-Laurent Moto Club restera donc fidèle à la Ninja 400. Une Kawasaki affûtée désormais par l’écurie parisienne Flembbo Racing Team. « Plutôt concentrés sur les épreuves d’endurance jusque-là, ils vont découvrir ce championnat avec le désir de grandir vite. » Nul doute qu’ils pourront compter sur un guide performant en la personne d’Enzo De La Vega. « Je connais huit des neuf tracés jalonnant le calendrier. Tous sauf le circuit du Qatar, un dernier virage sans doute décisif. » L’occasion pour lui de devenir le roi du pétrole ? Allez, chiche !