Les « gilets jaunes » de nouveau à Paris
Après un mois de mobilisation, ils maintiennent la pression en appelant à manifester aujourd’hui. Un “acte V” placé sous très haute surveillance
Un nouveau samedi jaune en perspective ? Un mois après le début de la mobilisation, plusieurs manifestants ont appelé, hier, à un « acte V » de la mobilisation des « gilets jaunes » pour aujourd’hui à Paris. Toute la semaine, le gouvernement a appelé à la responsabilité, mettant en avant les mesures annoncées par Emmanuel Macron en faveur du pouvoir d’achat et le spectre de la menace terroriste. « Le pays a besoin de calme, il a besoin d’ordre, il a besoin de retrouver un fonctionnement normal », a plaidé, hier, Emmanuel Macron depuis Bruxelles. Une vision partagée par le collectif des « gilets jaunes libres », vu comme plus modéré que le « canal historique » et qui appelle à une « trêve ». Il estime, en effet, que « le temps du dialogue est venu », après quatre samedis de mobilisation, dont trois émaillés de spectaculaires violences et dégradations, qui ont plongé le pouvoir dans la tourmente. « C’est le moment où, justement, il ne faut pas lâcher », avait exhorté jeudi Eric Drouet, un des initiateurs du mouvement, dans une vidéo sur Facebook : « Ce que Macron a fait lundi, c’est un appel à continuer,
Facebook en ébullition
Sur Facebook, principal canal de mobilisation de ce mouvement, les nombreux appels à un « acte V » réunissent toujours plusieurs milliers de « participants ». Une quinzaine d’organisations de gauche, dont l’Espace des Luttes LFI, le Parti de gauche, le syndicat Solidaires et l’association Attac, ont également appelé à garnir les rangs des manifestants à Paris, où un rassemblement à l’appel du « Mouvement citoyen des gilets jaunes » a été déclaré en préfecture. Les précédents samedis, les « gilets jaunes » avaient manifesté sur les Champs-Elysées. Les initiateurs du mouvement réclament désormais un référendum à Emmanuel Macron, sur quatre propositions, notamment l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne et la baisse des taxes sur les produits de première nécessité. « L’idée n’est pas d’imposer quoi que ce soit à qui que ce soit, mais de faire un référendum pour voir si tout le monde est d’accord sur ces points », a expliqué Priscillia Ludosky, une autre figure à l’origine du mouvement. La détermination des « gilets jaunes » inquiète aussi les commerçants et le secteur de la distribution, frappée de plein fouet en pleine période d’achats de Noël. L’activité du secteur privé est tombée en décembre à son plus bas niveau en deux ans et demi, selon le cabinet IHS Markit. Le dispositif policier dans la capitale sera « assez semblable » à celui de samedi dernier, avec 8 000 forces de l’ordre déployées et appuyées notamment par 14 véhicules blindés à roues (VBRG), a indiqué le pré fet de police Michel Delpuech.