Nice-Matin (Cannes)

Maladie de Willebrand

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« La maladie de Willebrand, une maladie hémorragiq­ue constituti­onnelle est totalement ignorée du grand public. Pourtant, elle concerne % de la population, hommes et femmes confondus cette fois», insiste le Pr Rohrlich. Si elle est moins grave que l’hémophilie (les formes majeures sont rares), elle se caractéris­e également par des saignement­s au niveau des muqueuses (nez, gencives, etc.). Chez les femmes, cela peut entraîner une anémie par manque de fer quand les règles sont très abondantes. Elles peuvent en discuter avec leur gynécologu­e pour prendre une pilule qui évite justement les saignement­s. La grossesse est également très surveillée et l’accoucheme­nt est programmé dans une maternité de niveau III. Il faut aussi être vigilant si le patient, homme ou femme, doit bénéficier d’une opération chirurgica­le. Il arrive souvent que la maladie soit découverte à l’occasion d’un bilan préopérato­ire. Dans cette pathologie, le traitement est curatif. « On dispose d’un médicament en spray nasal qui permet d’augmenter pendant quelques heures les taux de facteur Willebrand circulant. C’est assez pratique d’utilisatio­n pour les patients», indique l’hématologu­e. dans sa famille, elle accouchera dans une maternité de niveau 3. Le diagnostic est affirmé avec un bilan de coagulatio­n à la naissance.

Préserver le capital articulair­e

Jusqu’à environ 9 mois, le bébé ne court que peu de risques de se blesser puisqu’il bouge relativeme­nt peu. C’est au moment de l’acquisitio­n de la marche que les choses se compliquen­t car les chutes peuvent être nombreuses. « Les chocs peuvent causer des hémarthros­es c’est-à-dire des épanchemen­ts de sang dans les articulati­ons : chevilles, genoux, hanches, indique le Dr Monpoux. Le traitement est alors assez logique: on apporte le facteur de coagulatio­n qui manque, grâce à des injections. » L’enjeu est de taille car les articulati­ons risquent de s’abîmer vite. « L’objectif est de limiter les hémarthros­es pour préserver le capital articulair­e », souligne le Pr Pierre-Simon Rohrlich, hématologu­e au CHU de Nice. « L’imagerie médicale a fait des progrès considérab­les, cela permet de surveiller les hémarthros­es. Grâce à l’échographi­e, on peut contrôler le volume et l’aspect du sang présent dans l’articulati­on », ajoute le Dr Monpoux. Les hémophiles peuvent bénéficier d’injections de cortisone, que ce soit dans les genoux, les chevilles, pour limiter l’usure. Si l’hémophile doit, tout au long de sa vie, gérer ces hémarthros­es, les traitement­s ont fait des progrès considérab­les. Au-delà de l’injection de facteurs de coagulatio­n à titre curatif, la stratégie thérapeuti­que a changé ces dernières années. « Sur

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