Tribunal de commerce : le maillage comme priorité
Le président du tribunal de commerce Gérard Perugini a annoncé son départ lors de l’audience solennelle. Une séquence émotion qui a rappelé l’action locale indispensable de l’institution
Ils ont salué unanimement son professionnalisme, sa déontologie et son dévouement. Le président du tribunal de commerce Gérard Perugini quitte ses fonctions à l’issue d’une année 2018 une nouvelle fois bien pleine. C’est avec des trémolos dans la voix que le magistrat a dit au revoir à ses confrères ainsi qu’à tous ceux avec qui il a travaillé au sein de l’enceinte antiboise durant plus de 20 ans – dont 8 en tant que président. Avant, évidemment, de lancer l’audience solennelle de 2019. « C’est l’occasion prévue de donner connaissance des statistiques de l’année écoulée en évoquant les grandes lignes de l’activité de notre juridiction. Sachez que le nombre d’affaires enrôlées en 2018 s’est élevé à 1496 et le nombre total de jugement s’élevant à 1 509. » Au 31 décembre, il restait 374 affaires à juger. C’est Robert Martin qui lui succédera à la présidence.
« Une tâche gratifiante et enrichissante »
Une fois les chiffres énumérés, Gérard Perugini a conclu son discours les larmes aux yeux : « Ce fut une tâche gratifiante, enrichissante et au combien prenante sur le plan humain. »
Roland Rodriguez, bâtonnier de l’ordre des avocats au barreau de Grasse, a lui indiqué que l’année 2 018 a été « marquée au sein du barreau de Grasse par le projet de loi justice. Lorsque Madame la ministre est venue à notre rencontre le 28 juin dernier elle s’est voulue rassurante sur la préservation du maillage territoriale des lieux de justice et sur la pérennité du tribunal de grande instance de Grasse comme juridiction de pleine compétence. Nous lui avions demandé de lever les ambiguïtés du texte. Aujourd’hui le constat est sans appel : les garanties demandées ne sont pas apportées. Ce projet de loi préfigure une justice déshumanisée. »
Enfin, c’est le procureur général représenté par Pierre Mathieu qui s’est levé pour prendre la parole, déclarant un discours tout en métaphores sur un thème cher au président du tribunal : le basket-ball. « Vous êtes passionné de basket et supporter des Sharks. L’une de vos principales caractéristiques, outre un bras roulé à faire pâlir Michael Jordan, est votre affect. Cette sensibilité s’exprime avant tout à l’égard de vos juges consulaires. Votre connaissance du tissu économique local, votre humanité, sont autant de repères pour les membres de votre équipe qui regretteront à n’en pas douter votre retraite sportive. »