Nino Gvetadze exalte Chopin à la Scène
C’est l’un des événements marquants de ce début d’année 2 019 sur le plan musical. La grande pianiste Géorgienne Nino Gvetadze interprétera, ce soir à 20h30 dans la cadre de la saison de la Scène 55 à Mougins, le 2e concerto de Chopin avec l’orchestre de Cannes dirigé par Quentin Hindley (Benjamin Lévy étant souffrant). Révélée au public azuréen l’an dernier lorsqu’elle remplaça au pied levé à Cannes sa consoeur Khatia Buniatishvili, cette artiste au talent incomparable a remporté des prix prestigieux et joué avec les plus grands chefs et orchestres du monde. Nous l’avons rencontrée pour vous.
Quel est votre parcours ?
Ma vie musicale a commencé très tôt quand j’avais ans. Je suis tombée amoureuse du piano que nous avions à la maison. J’ai commencé à jouer, à composer et depuis, la musique n’a jamais quitté ma vie. J’ai eu des professeurs extraordinaires, d’abord en Géorgie, puis aux PaysBas. J’ai rencontré de nombreux musiciens formidables qui m’ont inspirée. Après sont venus les prix, « Liszt Compétition » et « Borletti Buitoni» et surtout les concerts, que j’aime tant. Apprendre et découvrir une nouvelle pièce, une nouvelle salle, un nouvel orchestre est une expérience que je vis avec passion.
Pourquoi le piano ?
En Géorgie, la plupart des familles avaient chez elles un piano ou une guitare. Chez nous c’était le piano et je l’ai choisi naturellement.
Je suis heureuse que nos chemins soient croisés
Le deuxième concerto de Chopin, une évidence ?
Ce concerto fait depuis longtemps partie de mon répertoire, mais chaque fois que je le joue, j’y découvre quelque chose de nouveau. Cette musique me parle toujours et j’essaie de faire ressortir la beauté, la passion et l’élégance que Chopin a réussi à inspirer dans cette pièce.
Le nom de Chopin se confond avec le piano et les pianistes éprouvent toujours un immense plaisir à jouer ses oeuvres.
Comment avez-vous rencontré Benjamin Lévy et comment s’est passée votre rencontre avec l’orchestre de Cannes ?
En Géorgie, il y a quelques années. C’est un musicien merveilleux et une personnalité très humble et positive, ce qui est extrêmement important. Avec l’orchestre nous nous sommes rencontrés l’année dernière et je suis heureuse d’avoir partagé un concerto de Mozart avec des musiciens aussi enthousiastes et spontanés d’une haute exigence artistique.
Vous préférez les concerts avec orchestre, les récitals ou la musique de chambre ?
En récital nous racontons l’histoire d’un compositeur en face à face. Avec l’orchestre, nous sommes au centre de ce dialogue et de cette unité à créer avec le chef et les musiciens. C’est exaltant. En musique de chambre c’est une perception différente et un partage de tous les instants avec les autres instruments. Je m’épanouis dans toutes ces sensations et ces émotions qui se complètent et se nourrissent mutuellement.
D’autres centres d’intérêt ?
La littérature, l’art, le cinéma, les voyages, l’exploration, mais j’aime surtout passer du temps avec ma famille.
Vos compositeurs préférés ?
Beethoven est mon héros, Bach est quelqu’un que j’admire profondément, Mozart, c’est un éclat de génie, Schubert - un poète, Chopin, un dieu du piano, Debussy le raffinement, Ravel la pureté… ! Tous me transportent très loin. C’est un bonheur.
Vous êtes heureuse ?
Oui car la musique et les contacts avec le public font partie de moi et de ma vie. Sans partage avec le public, ma vie musicale serait à moitié vide, je suis donc toujours reconnaissante envers ceux qui m’écoutent et me rejoignent dans tout ce qui fait la beauté de l’art et de la musique. Ce soir à 20 h 30 à la « Scène 55 » places de 8 à 25 €. Réservations au 04.92.92.55.67 ou www.scene55.fr.