Le maire demeure l’élu préféré pour % des Français
Selon le 10e Baromètre annuel de la confiance du Centre d’étude de la vie politique (Cevipof), publié, hier, par Le Figaro (1), jamais les Français n’ont exprimé une telle défiance envers leurs institutions et les acteurs de la vie démocratique. Seuls les maires tirent leur épingle du jeu. Un véritable séisme démocratique.
On y apprend notamment que 85 % des sondés pensent que les politiques ne se préoccupent pas des Français comme eux, tandis que seulement 9 % déclarent avoir confiance dans les partis.
En outre, l’image des élus de la République est particulièrement écornée. C’est Emmanuel Macron qui semble concentrer, tant par sa personne que sa fonction, cette défiance historique, recueillant ainsi seulement 23 % d’avis favorables, soit 13 points de moins que l’an passé. Son Premier ministre Edouard Philippe est également en mauvaise posture avec seulement 25 % (– 11 points).
Demande de proximité
Ces chiffres sont extrêmement préoccupants car ils apparaissent en pleine crise des « gilets jaunes » où d’aucuns veulent remettre en questions la démocratie représentative. Ainsi, les députés ne sont pas beaucoup mieux lotis (31%, – 4 points). De toutes les institutions politiques, seuls les maires tirent véritablement leur épingle du jeu (58 %, + 3 points), traduisant une demande de proximité des électeurs.
La confiance dans les syndicats (27 %), les médias (23 %) ou les partis politiques (9 %) stagne également à des niveaux très bas, alors qu’en revanche les hôpitaux (78 %), les PME (78 %), l’armée (74 %), la police (74 %) ou l’école (69 %) restent très majoritairement appréciés. Seuls 27 % des sondés estiment que la démocratie fonctionne bien en France (– 9 points en un an) et à peine 14 % (– 2 points) jugent que les responsables politiques se préoccupent de ce que les « gens comme vous » pensent. Lassitude (32 %, +7), morosité (31 %, +8) et méfiance (29%, +4) sont les trois mots qui expriment le mieux l’état d’esprit des Français, qui débouche sur une sévérité extrême à l’égard de la politique qui leur inspire très majoritairement des sentiments négatifs : méfiance (37 %, -2), dégoût (32 %, +7), ennui (8 %) ou peur (4 %).