La santé des plantes scrutée sur Terre grâce à Thales
Thales Alenia Space vient de signer un contrat de 150 M€ avec l’Agence Spatiale Européenne pour la construction du satellite Flex qui analysera la photosynthèse sur la planète
Diagnostiquer l’état de santé de la végétation sur Terre grâce à un satellite. La mission paraît folle, mais c’est pourtant celle de Flex (Fluorescence Explorer), un futur satellite conçu par Thales Alenia Space (TAS). Ce contrat avec l’Agence Spatiale Européenne qui pèse 150 M€ est le premier de 2019. A une altitude de 800 kilomètres, Flex s’appuiera sur un instrument innovant nommé Floris pour cartographier la fluorescence de la végétation terrestre afin de quantifier l’activité photosynthétique. Objectif ? Evaluer la santé de l’écosystème terrestre. Capital à l’heure des enjeux écologiques... Un programme qui engage à la fois filiales et partenaires de la firme. TAS Royaume-Uni sera en charge du système de propulsion, de l’assemblage et des essais, tandis que TAS Espagne fournira le sous-système de radiofréquence.
Maîtrise d’oeuvre et ingénierie à Cannes
Quant au site cannois qui compte 2100 salariés, il accueillera la maîtrise d’oeuvre et l’ingénierie du projet dont le lancement est prévu pour 2023.
L’idée est d’observer la transformation par photosynthèse du dioxyde de carbone atmosphérique et de la lumière solaire en hydrates de carbone riches en énergie. C’est l’un des processus les plus fondamentaux sur Terre – et dont la vie dépend. L’information apportée par Flex permettra donc de mieux comprendre comment le carbone se déplace entre les plantes et l’atmosphère et comment la photosynthèse affecte les cycles du carbone et de l’eau. C’est d’autant plus important aujourd’hui que la population croissante de la Terre exige de plus en plus la production de denrées alimentaires.
« Année contrastée »
De nouveaux champs de connaissances vont donc s’ouvrir sur l’état biologique de la planète. Pour étayer des prises de décisions politiques ?
Un projet industriel de bonne augure pour TAS . «Ce contrat, huitième mission du programme Earth Explorer de l’ESA, conforte la situation prévisionnelle de la société, souligne Pierre Lipsky, directeur du site cannois de TAS, qui avoue «une année 2018 contrastée en terme de marché».
En 2018, TAS a lancé 38 satellites, avec moins de télécoms que d’observation. L’entreprise se positionne sur de nouveaux services. Comme le Space start, qui permet l’assistance en orbite d’un satellite ou la gestion des débris dans l’espace avec le projet Northstar : « une préoccupation nouvelle pour laquelle on sera prêt» assure Pierre Lipsky.