À fleuret moucheté
Peymeinade Lors de sa cérémonie des voeux, samedi, Gérard Delhomez n’a pas sorti l’artillerie lourde. Le public attendait un règlement de compte sanglant, il y a eu pas mal d’égratignures
Les Peymeinadois venus en nombre à la cérémonie des voeux samedi s’attendaient à écouter un Gérard Delhomez sanguin dans une salle Daudet comble. Ils ont entendu un maire calme et « déterminé à rester à sa place ». Quoi que grimaçant sous l’effet de douleurs dues à une vilaine sciatique. Plus tribun donc que cow-boy. Mais s’il n’a pas dégainé l’artillerie lourde, il a quand même, à coups de fleuret moucheté, distribué quelques coups et dit ses vérités sur nombre de sujets, invitant ses amis d’hier, opposants d’aujourd’hui à croiser le fer en d’autres lieux.
Morceaux choisis d’un discours de plus de 45 minutes. Les gilets jaunes : « Des rancoeurs qui explosent comme au temps de la Révolution. » « Le mal est ancien. Aucun des pouvoirs successifs n’ayant réformé le pays dans ses fondamentaux… »
« Ce qui lie les Français aux gilets jaunes c’est le sentiment d’être déclassés. »
« La colère n’autorise pas tout et surtout pas des propos scandaleux et inadmissibles en démocratie» (Applaudissements).
France : «En perte d’influence et de crédibilité ». La démocratie : «Il n’y a pas d’autre solution que les urnes. »
Macron : « Il a raison de s’attaquer aux tabous, mais il se trompe de méthode. Et il paie pour les autres. »
Les mairies : Gérard Delhomez veut voir, dans le fait que l’État se tourne vers les maires, « après les avoir oubliés », pour les charger de recueillir les doléances citoyennes, « une reconnaissance du rôle des élus locaux et de la commune. »
La commune : « Notre petite patrie doit se réinventer sans oublier son histoire. » « Souhaitons-lui de la concorde, de la sagesse. »
Le maire garde son siège
La vie communale : « Elle connaît des mésalliances, oppositions, trahisons qui entravent la gestion communale. »
« Je le dis aux opposants d’ici et d’ailleurs, presque toujours en politique le résultat est contraire à la prévision. » Pas de grand déballage : « Nous ne sommes pas en campagne électorale et j’ai trop de respect pour la fonction élective pour, dans une cérémonie de voeux, susciter une polémique. Trop de respect pour vous, pour vous infliger les querelles stériles entre les clans.
Il y aura d’autres moments et d’autres lieux pour informer et débattre. » Le Plan local d’urbanisme : Il vise « la maîtrise démographique en abaissant le plafond des habitants de 13 000 à 12000 à l’horizon 2030.» « Il y aura des constructions, mais nous les encadrerons. » « Avec une prochaine modification du PLU, nous allons encore renforcer les contraintes de construction pour protéger plus encore nos paysages. » Coeur de ville : « Nous venons de choisir il y a 15 jours, l’architecte: le cabinet Wilmotte de réputation mondiale. »
«Ce coeur de ville transformera notre ville-rue. »
« C’est l’oeuvre qui se terminera dans le prochain mandat quelle que soit l’équipe en place. Bien sûr, nous souhaitons que ce soit la nôtre. » La salle de spectacle : « Elle fait l’objet de controverse. Vous ne la verrez donc pas. Dommage, car c’est la cerise sur le gâteau de notre programme à court terme. » « Projet suspendu, donc, le temps de retrouver de la sérénité et de l’intelligence. » « Sachez qu’elle n’est pas plus chère, voire même moins chère(...) Nous aurons la sagesse le moment venu de plafonner le coût de cet équipement en rapport avec les capacités de la commune. »
Démission : «Certains voudraient la démission du maire demandée par une opposition hétéroclite et sans tête. »
« Avec les élus loyaux et fidèles qui m’entourent, nous ne voulons pas livrer la ville à une campagne électorale avant l’heure. »
«Nous pensons irresponsable de vous convoquer pour des élections anticipées en 2019. »
« En restant à notre place nous ne choisissons pas la facilité mais le devoir.» « Notre budget sincère, véritable équilibré sera exécuté. Il existe des procédures pour cela. »
« Évoquer la tutelle est de la désinformation. Nous avons les moyens financiers de notre politique : baisse de la dette de 2,4 M€. Pas d’emprunt nouveau malgré 12 M€ d’investissements cumulés… »
« Vous n’aimez pas le maire, c’est votre droit, disait-il à ses opposants, mais aimez votre ville. »
D’autres thèmes en nombre ont été abordés. Gérard Delhomez n’a pas oublié pas de remercier les institutions partenaires que sont la Communauté d’agglomération du pays de Grasse représentée par son président Jérôme Viaud, le Département et la Région.