Nice-Matin (Cannes)

Pas de hausse des taxes pour les Cannois

La Ville confirme la bonne note que lui a délivrée la Cour régionale des comptes pour sa gestion. Le budget 2019, adopté à l’unanimité, ne comporte que de bonnes surprises...

- ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

On ne va pas y aller par quatre chemins : la ville de Cannes, en termes de maîtrise budgétaire, peut être citée en exemple. Et comme c’est souvent le cas en conseil municipal, il n’est pas une tête qui dépasse pour dire le contraire. Et pour cause... De la bouche du maire comme de celle de son adjoint aux finances, Nicolas Gorjux, ne sortent que des constats rassurants, puisés au coeur de la « rigueur bénéfique » impulsée par David Lisnard. Lundi soir, les deux hommes ont ainsi fait valser les (bons) chiffres avec le souci... de l’explicatio­n de texte. On a donc – presque – tout compris, à commencer par le socle sur lequel reposent les fondamenta­ux de la gestion « lisnardien­ne » : une Sainte trilogie qui comprend la diminution de la dette, la non-augmentati­on du taux des impôts locaux et la mise en oeuvre d’investisse­ments financés par des économies de fonctionne­ment. Pas si simple si l’on rappelle que, depuis le début du mandat, Cannes a été privée de 114,5 M€ de ressources du simple fait des décisions étatiques.

Les charges de personnel en baisse

Bref, le budget cannois s’élève en 2019 à 447 M€ (le deuxième du départemen­t). « Il a été construit dans un souci de maîtrise des dépenses et d’optimisati­on des recettes de fonctionne­ment », ont rappelé les deux orateurs. Conséquenc­e directe : la protection des contribuab­les.

Ces derniers bénéficier­ont donc en 2019 du maintien des taux de fiscalité communale (lire ci-dessous) mais aussi de la non-réduction des abattement­s fiscaux qui demeurent à leur seuil maximal. En 2018, la Ville a dégagé un excédent de fonctionne­ment de 47 M€. C’est beaucoup plus qu’en 2017 (43,7 M€), « et cela traduit les efforts réalisés sur les dépenses de gestion depuis le début du mandat. »

Résultat des courses : les charges à caractère général diminuent de -2,4 % par rapport à l’exercice précédent.

Autre « performanc­e » notable à relever : la baisse des charges de personnel. Malgré les mesures gouverneme­ntales (remplaceme­nt de primes par des points d’indice, compensati­on de la hausse de la CSG, etc.), la masse salariale plonge de -0,47 %. On relève à ce chapitre que la Mairie a réduit ses effectifs permanents de 146 agents entre 2014 et 2018.

Autre chose ? Oui. Au-delà des économies de gestion, le budget cannois enregistre une évolution de ses recettes de 3,74 % par rapport à 2018. Un « bonus » lié à l’attractivi­té de la commune et qui se concrétise notamment par l’augmentati­on des produits des droits de mutation (+4,34 %) et de la taxe de séjour (+13,99 %).

Tout cela combiné permet d’éviter « l’effet de ciseaux », ce système pernicieux qui voit les dépenses de fonctionne­ment croître plus vite que les recettes. Un mal courant dans d’autres collectivi­tés, mais pas à Cannes qui en profite pour autofinanc­er davantage ses investisse­ments (74 M€ inscrits au BP 2019) et... pour diminuer sa dette. Celle-ci, et c’est également à souligner, aura chuté en fin d’année de 55,51 € par rapport à 2014. L’objectif prévu en 2020 d’un encours proche des 200 M€ sera, de ce fait, atteint avec un an d’avance (199,5 M€ fin 2019). Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la capacité de désendette­ment de la Ville est désormais estimée à 3,68 années, soit très en deçà des seuils d’alerte fixés par l’État (12 ans). On ajoute que cette dette ne présente aucun emprunt toxique et que le taux moyen de l’encours ne dépasse pas 1,90 %.

Allez, encore deux petits chiffres pour la route : depuis 2014, grâce au travail constant de renégociat­ion de la dette et le désendette­ment réalisé, les frais financiers ont diminué de 2,7 M€ .Etmême si Lisnard a rappelé qu’en termes de finances, tout équilibre reste fragile, la situation cannoise devrait encore s’améliorer en 2019 avec une baisse prévue des dépenses de fonctionne­ment de 1,01 %. Ce qui est beaucoup mieux que les exigences de l’État qui lui, n’est vraiment pas... un exemple.

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(Photo Patrice Lapoirie)

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