Je t’aime, je te hais mais surtout je te l’écris et le lis !
Les élèves de l’atelier d’écriture de Marie-Agnès Valentini montent sur les planches pour porter leur propre texte. A savourer demain soir au théâtre Antibéa
La mine gratte le papier. Du graphite qui gratte la matière. Traçant des courbes, liant des sphères. À la recherche du sens, en quête de l’histoire qui... Une aventure que connaît bien la quinzaine d’élèves de l’atelier d’écriture de Marie-Agnès Valentini. Si les deux groupes oeuvrent chacun autour d’une grande table en répondant aux mêmes propositions, ils ont décidé de relever un nouveau challenge en lisant leurs textes sur scène demain soir. Avec Je t’aime, je te hais, le public du théâtre Antibéa sera à nouveau sollicité à travers de petits jeux. Mais pas de quoi se faire du mouron : rien n’est obligatoire ! Après tout, l’écrin du 15 rue GeorgesClemenceau reste bel et bien l’antre de la réceptivité, non ?
Comment est née cette nouvelle lecture avec les élèves de l’atelier ?
Dominique Czapski [N.D.L.R. directeur artistique du théâtre Antibéa] m’a proposé de réitérer la formule lecture avec les participants à l’atelier. Et la date choisie tombait sur la SaintValentin. Du coup, nous avons surfé là-dessus...
L’amour, mais pas seulement ?
Je trouvais cela intéressant d’ouvrir la thématique. D’ailleurs, ce n’est pas facile d’écrire sur la haine.
Ah bon ?
Tout d’abord je leur avais demandé d’écrire des textes courts. Et c’est plutôt difficile de créer une courte histoire avec ce parti pris. La deuxième raison repose sur le fait que l’on n’a pas tous expérimenté la haine. Parce que même si l’on ne connaît pas l’amour, c’est quelque chose de présent dans notre réflexion.
Intéressant ce mélange...
Surtout que l’on se retrouve avec des styles différents : on passe de la poésie à l’humour ou encore à la réflexion et à la sensualité.
Donc il n’y a pas que des coeurs, des violons et des angelots !
Oui voilà ! [sourire] Cela s’adresse autant aux couples, qu’aux personnes seules. Les textes sortent des sentiers battus et rebattus, on est loin des poncifs. Ils provoquent la surprise. On est dans le décalage.
Comment ont été choisis les textes présentés ?
Avec l’aval des auteurs déjà. La première chose importante : il faut qu’ils soient à l’aise pour le lire sur scène. Le but était de faire ressortir la variété des textes écrits en atelier. Et j’ai fait en sorte de choisir deux textes par proposition sans les juxtaposer dans le déroulé.
Sur quelles propositions avezvous travaillé ?
Avant tout nous avons cherché le vocabulaire se rapportant à l’amour et à la haine pour y voir les croisements. Mine de rien, on dit qu’il n’y a qu’un pas entre les deux mais ce n’est pas aussi évident que cela. Après, nous avons décliné les séances avec le jeu de l’Oulipo mais aussi avec des textes d’auteurs tels que Paul Auster, Milan Kundera...
Cela va être une première sur scène pour certains...
Oui ! Ils sont très enthousiastes d’ailleurs. Comme ils ont vu que l’autre groupe qui avait participé à la lecture l’an passé s’est à nouveau engagé dans l’aventure avec plaisir, ils n’ont pas hésité. Il y a une vraie dynamique, une cohésion.
Pas évident de porter ses textes devant un public, on a toujours cette peur du jugement...
Oui. C’est aussi ce que l’on travaille en atelier d’ailleurs. En préambule j’annonce toujours que les participants écrivent pour être lus. Comme la bienveillance est présente, cela se passe toujours bien.
Qu’avez-vous envie de dire au public ?
Ces textes, on a envie de vous les offrir ! [sourire]