Nice-Matin (Cannes)

Paroles de Gourdonnai­s

-

Le Logis Sarrazin de Nadine et Christian

« Chaque jour en rejoignant Gourdon, je prends le temps de m’arrêter un instant pour contempler ce village exceptionn­el où le temps semble s’être figé pour mieux conserver son authentici­té. » En écoutant Nadine Thellier, qui tient avec son mari Alain, depuis bientôt trente-cinq ans, le Logis Sarrazin, on devine l’empathie de la jeune femme pour son village.

Si son époux officie en cuisine, Nadine s’affaire auprès de ses clients qui comptent de nombreux habitués. Le restaurant propose des formules, des plats du jour, avec une prédilecti­on pour les crêpes toujours appréciées des visiteurs, randonneur­s et autres touristes. « Nous assistons depuis quelque temps à une évolution dans le tourisme, avec davantage de cyclistes et de promeneurs qui s’octroient une petite pause en savourant une crêpe avant de reprendre leur route. Nous accueillon­s aussi nombre de Norvégiens, des Suédois et autres Danois qui apprécient beaucoup ce site enchanteur. »

Les deux époux ont ressenti un coup de foudre pour le village et s’y sont fixés en reprenant ce restaurant qui était alors en vente, voilà maintenant plus de  ans !

Corinne du bureau d’informatio­n touristiqu­e

Depuis  ans, Corinne informe les touristes, les randonneur­s et autres visiteurs en quête d’informatio­ns sur le village, son histoire, les sites à découvrir, les balades à effectuer à pied ou à bicyclette.

« J’ai aujourd’hui deux casquettes : le tourisme et la poste. Cela rend bien service aux visiteurs comme aux autochtone­s », déclare cette dynamique jeune femme passionnée par son métier.

Corinne connaît sur le bout des doigts l’histoire de la commune, ses monuments intra muros et alentour. Elle vous invite à découvrir l’ancienne prison, la maison du chevalier qui rendait la justice, le lavoir où l’on faisait tremper les lentilles et autres légumineus­es. Et de préciser que le bureau du tourisme est aménagé dans l’ancienne école, celle autrefois fréquentée par Manou.

« L’origine des touristes est variée. Durant l’été, prédominen­t les Allemands et les Anglais. Viennent aussi de nombreux Israéliens. Le tourisme vert connaît un grand essor depuis quelques années déjà. » Et pour connaître la genèse du chemin du Paradis, n’hésitez pas à interroger Corinne qui vous éclairera sur le sujet, avec force détails. On ne vous en dit pas plus !

La verrerie d’art de Stéphane Balembois

À la verrerie d’art de Gourdon, on file le cristal de père en fils depuis plus de  ans. « C’est en  que notre père Charles, surnommé Charly, a ouvert son atelier et sa première Le village, par sa situation stratégiqu­e, fut au fil des siècles, un lieu de défense exceptionn­el. De ce passé, ne demeurent aujourd’hui que les vestiges de la double enceinte, l’oppidum d'un camp romain et les imposants remparts qui protègent le côté nord du bourg. La porte romane de l’enceinte disparut au début du siècle dernier. Gordone est cité une première fois en  dans un cartulaire de Lérins. Le château reconstrui­t par les comtes de Provence durant le XIIe siècle, s’appuie sur des assises plus anciennes. Resté en leur possession jusqu'en , il devint la propriété de la maison de Grasse de Bar en . Par mariage le château passa à la famille de Borriglion­e d'Aspremont en .

En , les Aspremont vendirent la seigneurie au Grassois Louis Lombard pour   écus. Louis de Lombard fit alors démolir l'ancien château et entreprit sa reconstruc­tion en . La chapelle castrale devint à cette date l'église paroissial­e. Pendant la Révolution, le châtelain, Jean-Paul er de Lombard, ayant des idées libérales reste au village. Le château n'est pas détruit, seules les tours sont réduites d'un étage et le donjon abattu.

Entre  et , Jean-Paul II de Lombard est le maire de Gourdon. À sa mort, en , un lointain neveu, le marquis de Villeneuve-Bargemon, hérita du château. En , une Américaine, Miss Norris, achète le château et décide de le restaurer.

La reine Victoria découvre Gourdon le  avril . Elle laisse son nom à la place d'où l’on découvre le fabuleux panorama. Le  novembre , un éboulement rocheux se produisit pendant la constructi­on de la route des gorges du Loup, tuant  personnes. Jusqu'à la fin de la constructi­on de la route, tous les transports devaient se faire à dos de bêtes sur les deux chemins muletiers qui conduisaie­nt au village.

Deux ans plus tard, le président de la République Armand Fallières, accompagné du président du Conseil Georges Clemenceau visite le village.

Les troupes allemandes se retranchèr­ent dans Gourdon le  août mais le village fut libéré presque sans combat. Le  août , les Allemands firent sauter le viaduc des Chemins de fer de Provence au Pont-du-Loup, hameau de Gourdon. Ses impression­nants piliers sont encore visibles.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France