Nice-Matin (Cannes)

Monaco passe en force

La Roca Team a dû attendre la dernière possession (manquée par Limoges) pour décrocher son ticket pour les quarts de finale. La Roca a fait la loi dans la peinture, où Buckner a régné

- FRANÇOIS PATURLE

Il restait 20 secondes à jouer, et c’est Limoges qui a eu la balle de match dans les pognes. 20 secondes, et 60-59 pour la Roca Team. Gaston-Médecin a retenu son souffle. Eric Buckner, lui, ne s’est pas affolé. Quand Jordan Taylor, le meneur limougeaud, a tenté le lay-up de la gagne dans la peinture, le colosse de la Roca Team a fait ce qu’il faut pour gêner, sans commettre la faute. Et sans oublier de capter le rebond derrière. C’était fini.

Avec 16 points (6/8 aux tirs), 7 rebonds, 1 intercepti­on et 1 contre, 7 balles perdues mais 7 fautes provoquées, Eric Buckner a donné pleinement raison à son coach qui l’a utilisé 27 minutes dans ce 1/8e de finale de Coupe de France. Difficile de faire mieux dans l’attitude, lui qui avait rongé son frein sur le banc face à Vilnius et Fos-sur-Mer. Eric Buckner est un joueur important, on n’apprendra rien à personne en écrivant cela. Et diablement important pour la Roca Team, avec toute la dimension physique et ce brin de férocité qu’il apporte à la peinture monégasque. Hier, quand ce fut difficile (et ce fut pratiqueme­nt difficile tout le match), Zeek Jones a eu la lucidité de servir son pivot en toute simplicité dans la peinture. Et ni Samuels, ni Boutsiele, n’ont pu stopper ce Buckner-là. Le numéro 23, porteur de dynamite, n’a pas été le seul Monégasque à se mettre en valeur face à ce CSP qui restait sur une grosse série en Jeep Elite (8 victoires en 9 journées). Sergii Gladyr, en particulie­r, s’est débrouillé pour capter 9 ballons au rebond (50 prises à 30 pour l’ASM), tout en faisant le job en défense et en griffant les shoots primés (3/7 à 3pts) dont il a le secret. Kikanovic, tout proche du double (10 pts, 9 rebonds), a apporté sa science dans les moments clés... Lazeric Jones, donc, a tissé une relation forte avec Buckner (avec un dunk énorme du pivot à la 37e sur le service du meneur, 58-52)... On a cru un instant, dans ce match, que les meneurs de l’ASM ne seraient pas en mesure de peser assez. Erreur, car si Needham a perdu (beaucoup) trop de ballons avant la pause, l’ancien guard de Mornar n’a rien lâché à l’approche du money-time, balançant notamment un missile à 3-pts pour le plus grand écart du match (5245, 31e). Mais Limoges s’est accroché, à l’image de Boutsiele, Taylor et Hardy, pour échouer donc sur le fil de la dernière action...

Le mérite de Monaco est aussi (toujours sans Robinson et Lacombe) d’avoir su remonter un débours de 10 points dans le 2e QT (24-34). Et de s’être fortement retroussé les manches en défense, à défaut de grandes envolées offensives.

« C’est une victoire d’équipe », a lâché Filipovski, et une qualif’ qui tombe bien avant la trêve. Monaco ne jouera pas la Leaders Cup, mais peut toujours rêver à Bercy.

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Derek Needham, qui déborde ici Jordan Taylor, a compensé les balles perdues de la 1ère mi-temps par un rôle important dans le money-time et une belle adresse à 3-pts (2 sur 3).
(Photo Jean-François Ottonello) Derek Needham, qui déborde ici Jordan Taylor, a compensé les balles perdues de la 1ère mi-temps par un rôle important dans le money-time et une belle adresse à 3-pts (2 sur 3).
 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ??
(Photo Jean-François Ottonello)

Newspapers in French

Newspapers from France