Municipales en Turquie : Erdogan se prend une veste
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a essuyé, hier, un revers inédit en seize ans de pouvoir, les résultats partiels d’élections municipales tenues la veille indiquant que son parti s’acheminait vers une défaite à Istanbul après avoir déjà perdu Ankara. Confronté à une récession économique et une inflation record, le chef de l’Etat avait jeté toutes ses forces dans la campagne pour un scrutin local considéré comme un baromètre de sa popularité, tenant jusqu’à huit meetings par jour à travers le pays.
Si la coalition de Recep Tayyip Erdogan est arrivée en tête à l’échelle nationale avec 51 % des voix, l’opposition a remporté Ankara et était en passe d’arracher Istanbul, deux villes que le parti présidentiel AKP et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis vingt-cinq ans.
Refusant de concéder la défaite, l’AKP a annoncé qu’il déposerait des recours auprès des autorités électorales.
A Istanbul, joyau de la couronne Erdogan, qui a été maire de cette ville dont il a fait la vitrine de ses projets considérables d’infrastructures, le candidat de l’opposition Ekrem Imamoglu était crédité d’une courte avance sur l’ex-Premier ministre Binali Yildirim.
Imamoglu s’intronise maire
Le président du Haut Comité électoral (YSK), Sadi Güven, a indiqué, hier, que M. Imamoglu devançait M. Yildirim d’environ 28 000 voix, d’après des résultats partiels, une goutte d’eau à l’échelle d’une ville de 15 millions d’habitants. L’agence de presse étatique Anadolu créditait, hier, M. Imamoglu de 48,79 % des voix contre 48,51 % pour M. Yildirim, après dépouillement de 99 % des urnes.
Sans attendre les résultats définitifs, M. Imamoglu a mis à jour, hier, sa biographie sur Twitter, se présentant comme le « maire de la municipalité métropolitaine d’Istanbul », et ajouté qu’il voulait « commencer le plus vite possible à servir les Stambouliotes ».