Nice-Matin (Cannes)

« Une banque du climat »

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« Je suis entrée en politique pour mes enfants. Quand je vois tous ces jeunes Européens manifester pour l’écologie, je vois donc mes enfants. La France a déjà fait beaucoup de choses pour le développem­ent durable, en particulie­r depuis deux ans mais déjà avant. On interdit l’exploitati­on d’hydrocarbu­res. On aura fermé toutes les mines de charbon, on développe les énergies renouvelab­les. Mais ça ne va pas assez vite. Parce que c’est l’action de l’Etat, des régions, mais ce doit être aussi celle des entreprise­s et des citoyens dans leurs changement­s de modes de vie et de consommati­on. Si l’on veut être à la neutralité carbone en 2050, ce qui n’est pas un luxe mais une ardente nécessité, il faut mettre le paquet au niveau européen. Nous avons proposé que l’Europe finance massivemen­t les énergies renouvelab­les. On est en retard sur l’efficacité énergétiqu­e, des travailleu­rs pauvres doivent choisir entre se chauffer et se soigner. Il faut donc financer la transition énergétiqu­e avec des crédits européens et en aidant, avec une banque du climat, les acteurs privés à financer des projets verts. On propose ainsi d’investir mille milliards d’euros sur sept ans, c’est cela qu’il faut pour y arriver. Si chaque pays dans son coin essaie de faire sa petite transition écologique, on n’y arrivera pas. Je veux qu’on ait des batteries électrique­s européenne­s pour nos voitures, et non plus chinoises ou coréennes. Je propose une alliance européenne pour permettre que nous ayons un champion industriel européen des batteries. Il faut faire émerger des champions européens qui aient une masse critique, c’est une question de volonté politique. » ■ « Je ne suis pas une technocrat­e. Je suis allée sur le terrain (notamment en Afrique) voir des gens, voir comment cela se passait pour eux. »

■ « Je regrette que l’Europe ne soit plus qu’un secrétaria­t d’Etat. Ça ne change pas grandchose à l’architectu­re, mais cela donne moins de moyens pour travailler. »

■ « Heureuseme­nt, l’Europe ne s’occupe pas de tout. Heureuseme­nt, elle n’interfère pas dans les relations entre la France et l’Italie. » à juste titre souvent, avec l’aide de l’Europe souvent, a reconnu Nathalie Loiseau. Paris - Rennes ou Paris - Strasbourg en moins de deux heures, c’est grâce à l’Europe. A présent, le choix du gouverneme­nt est de lever le pied sur le TGV et de redonner la priorité aux lignes de proximité et aux gares, souvent sursaturée­s. Se désintoxiq­uer passe par le ferroviair­e de proximité. Nice - Cuneo, c’est exactement le genre de ligne pour laquelle il faut faire quelque chose.

Je ne demande par ailleurs pas mieux qu’un nouveau sommet France - Italie. J’espère qu’on va arriver à parler avec le gouverneme­nt italien, qui est lui-même divisé sur la ligne Lyon - Turin. Durant le Grand Débat, j’ai entendu une envie que, sur les infrastruc­tures, les gens du coin soient consultés et intégrés dans le processus de décision. On ne peut pas être pro-européen si l’on n’a pas des transports faciles vers le pays voisin. »

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