Nice-Matin (Cannes)

Maziane : « Le nombre d’arrêts ne veut rien dire »

Solide portier de l’OAJLP handball depuis quatre ans, Mohamed Maziane savoure la belle saison de son équipe en haut de tableau. Mais il n’est pas du genre à tirer la couverture à lui

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

C’est le gardien du temple. Presque le baromètre d’une équipe antiboise à son image. Avec du caractère et de la ressource. À 39 ans, Mohamed Maziane connaît sa quatrième saison sous les couleurs de l’OAJLP et continue d’écoeurer les joueurs de Nationale 2 match après match. Si la dernière saison a été marquée par l’instabilit­é, le handballeu­r connaît un exercice faste et la formation antiboise avec lui : après 16 journées, les “Titans” pointent au deuxième rang de leur groupe de N2 et sont toujours en course pour la montée en N1 après leur dernier succès face à Istres (3533). Mohamed Maziane savoure.

Encore un match à près de dix arrêts pour vous. Une belle stat ?

Non, ce n’est pas terrible. Mais le nombre d’arrêts n’est pas très révélateur. Samedi il y avait une très bonne défense et je pense qu’on n’a pas fait ce qu’il fallait avec Jérôme (Lopes, le deuxième gardien). Normalemen­t on aurait dû faire vingt arrêts.

Ça ne vous a pas empêché de vous défaire d’une équipe accrocheus­e…

C’est vrai que leur classement est trompeur. C’est une équipe qui joue toujours vite, ils ne lâchent jamais même quand tu es devant au score. On s’est fait peur quand ils sont passés devant mais on a su renverser la

‘‘ tendance. A l’expérience. On est resté solide, on n’a pas craqué.

C’est à l’image de votre saison : pas une très grande marge, mais vous gagnez !

C’est vrai que nos matchs se ressemblen­t à peu près. Heureuseme­nt qu’on a un peu d’expérience. On a aussi un bon esprit d’équipe, entre nous ça se passe super bien. Quand tu ne fais que gagner ça vient plus facilement, tout le monde se bat pour la même chose. Le groupe vit très bien, même avec le coach.

À partir de quand jugez-vous que votre match est réussi ?

Personnell­ement, c’est quand je vois que l’adversaire a lâché. Quand je vois qu’il baisse la tête, peu importe le score. Quand j’ai vu les mecs de Marseille baisser la tête à la e minute de jeu c’était bon. Le nombre d’arrêts ne veut rien dire. Samedi, ce qui m’a le plus fait plaisir c’est quand ils ont été à deux doigts de marquer un but, qu’il y a eu penalty et qu’ils l’ont raté derrière.

Votre saison personnell­e ?

On n’est jamais satisfait, on peut toujours faire plus mais je suis content. Je n’ai pas eu de blessure ni de couac, j’ai eu de la chance. Maintenant on approche de la fin, il faut bien terminer parce que de grosses échéances arrivent et tout va se jouer là. Il faut bien finir le travail.

Quel est l’arrêt le plus plaisant à réaliser pour un gardien ?

Pour moi sur un penalty. Un arbitre siffle penalty lorsqu’une action est censée mener à un but mais a été stoppée par une faute. Quand tu l’arrêtes, tu contredis ce qui devait être fait. Samedi ça m’a réussi, j’étais content. J’ai fait quatre sur cinq au “péno”, ça fait plaisir de voir l’adversaire changer de tireur. Tu prends le dessus psychologi­quement.

Les bons résultats de l’équipe s’expliquent en partie par vos performanc­es !

Sincèremen­t non. C’est vraiment un travail d’équipe, ce n’est pas que la défense ou l’attaque. Même si on a la meilleure défense de la poule, on a eu des matchs avec des absents et on les a quand même emporté. On a des arrières performant­s en ce moment, avant c’était les gardiens… Je ne mettrais personne en avant, c’est vraiment un travail d’équipe. Ce n’est pas un ou deux joueurs. Tôt ou tard on sera face à l’échec et il faudra trouver des solutions en équipe.

Vous vous attendiez à jouer la montée aussi longtemps ?

Honnêtemen­t je m’y attendais un peu. Sur le papier, qu’on le veuille ou non, on a quand même des très bons joueurs. Contre Monaco () on n’a pas mené du match et on gagne à la fin, ça nous a servis de déclic. Et puis on n’a pas eu beaucoup de blessés. Olivier (Inghilleri, le coach) a aussi apporté sa pierre à l’édifice. Il amène un nouveau regard sur l’équipe, une nouvelle façon de travailler… Ça porte ses fruits.

Jouer la montée doit être agréable après une saison compliquée !

Ah oui ! C’est autre chose, on prend vraiment du plaisir à venir aux entraîneme­nts. Bon, sauf le mardi où le coach nous fait faire du physique ! (sourire) Faire les déplacemen­ts, jouer les matchs… On a hâte de se retrouver.

Vous faites partie des anciens du club. Comment jugezvous l’évolution de l’OAJLP ?

L’équipe première évolue bien mais il faudrait que les jeunes montent au niveau du championna­t de France. Il faut que le club puisse se nourrir des jeunes pour construire l’équipe première sinon ça devient vite insurmonta­ble financière­ment parlant. Mais le club est en train de grandir.

Je ne mettrais personne en avant ”

Vous n’avez jamais eu envie de partir depuis que vous êtes là ?

Non, je suis sur la fin donc je cherche à prendre du plaisir. J’arrête ou je continue mais je n’ai pas envie d’aller voir ailleurs. J’ai assez donné. Le hand m’a beaucoup apporté dans la vie, je prends du plaisir et le jour où je n’en prends plus j’arrête.

Vous renvoyez l’image d’un joueur avec un gros caractère. C’est le cas ?

Non ! Je ne suis pas du tout comme ça dans la vie. C’est vrai que je suis très dur sur un terrain, j’ai toujours refusé la défaite et l’échec. Je m’emporte très souvent, on ne va pas se mentir. Mais quand le match est terminé je déconne, comme tout le monde.

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Le jour où je ne prends plus de plaisir j’arrête ”

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(Photo Sébastien Botella)

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