Gestion des ports : ça tangue ?
Lors du conseil municipal, le vote d’un avenant pour le port Gallice et Vauban a remis sur le tapis des incompréhensions au sujet du nouveau délégataire et de sa gestion. Quid de l’avenir ?
Même si la Méditerranée affiche quatorze petits degrés, elle n’a jamais paru aussi brûlante autour des ports Vauban et Gallice. Il suffit de parler des sites maritimes fraîchement passés sous le giron de la CCI (1), pour faire grimper la température. Voire, même, pour faire bouillir la poutine sur place ! Sujet chaud oblige, les deux avenants au contrat respectif des espaces du littoral ne sont pas passés inaperçus lors du dernier conseil municipal.
Ici, il s’agit de rembourser par anticipation la caution au délégataire. « La caution est restituée au fur et à mesure que les missions prévues sont remplies. Une partie de cette caution consiste à vérifier que les versements sont effectués et que les tarifications en vigueur sont aussi respectées. » Rappelant que depuis le début de cette nouvelle gestion, « 71 millions d’euros ont été versés à la Ville », le premier magistrat justifie cette restitution avant l’heure prévue par un argument fiscal : « Les services fiscaux considèrent qu’il s’agit d’une dette. Souhaitant accélérer le désendettement de la commune, nous avons choisi de rembourser quatre millions de plus avant la fin de l’année sur la caution. »
En parlant de chiffres, le maire qui aime à répéter que la Ville reçoit «18M € par an » grâce à cette DSP, revient sur les fameux « travaux à effectuer »:« La Ville avait mis de côté 3,6 M€. La première expertise réalisée par la CCI réclamait 13,9 M€ .La négociation s’est terminée à 3,6 M€ .» Voyant dans ces délibérations la « concession » de la Ville à « pas mal de choses favorables en faveur du délégataire », Cécile Dumas s’alarme. L’élue Front de gauche persiste : « Je ne vois pas ce qui justifie un remboursement anticipé. » Pas non
plus emballée par la situation, l’élue pour La gauche unie solaire et écologique lister ce qu’elle relève comme étant des problématiques, parmi lesquelles « les services devenus payants en supplément alors qu’auparavant ils étaient compris dans la place » ou encore « la fermeture des quais » (voir encadré).
« Trouvez-moi pêcheurs à Antibes ! »
Mais les inquiétudes ne s’arrêtent pas là.
Le nerf de la guerre ? Les parkings (voir ci-dessous, les associations (voir encadré) et… « le tarif des places d’intérêt général qui semble augmenter plus fortement que prévu », indique l’élue Front de gauche, rejointe par Michèle Muratore qui tonne : « Il semblerait que ce soit le souhait de Vauban 21 de se débarrasser des petits plaisanciers. » Devant ces arguments, le maire défend : « Elles augmentent progressivement pendant sept ans. Pour atteindre à terme et pour toujours -30 % que le tarif normal. » Remontant le temps, le maire indique : « Il y a cinquante ans, il y avait 99 places de pêcheurs. Si vous me trouvez 99 pêcheurs dans la ville d’Antibes, vous les avez ! Vous savez comment les choses se sont gérées ? Par une indemnisation de l’ensemble des pêcheurs pour la perte d’un certain nombre de places. Ces places étaient sous louées et ce n’est pas légal. »
Le premier magistrat résume sa philosophie : « Ne comptez pas sur moi pour dire que la CCI a tort de rentrer dans la légalité à la fin d’un contrat. Difficile d’expliquer que les 99 pêcheurs de la ville d’Antibes ne doivent rien payer ni en stationnement ni en place de port. »
En conclusion de sa prise de parole, Jean Leonetti, tout sourire s’adresse aux deux élues de l’opposition siégeant lors de la séance : « Rappelez à la population antiboise qui serait outrée de cette situation que les 18 M€ représentent c’est à peu près la différence qu’il y a entre les impôts locaux qu’ils paient à Antibes et ceux de Cannes et de Nice. »