Nice-Matin (Cannes)

Mémoire de la pelote

A 76 ans, le président de Cannes Pelote Basque est toujours aussi actif après 43 années passées à la tête du club. Et pourtant il a prévu de passer la main dès janvier 2020...

- RUDY KOSKAS rkoskas@nicematin.fr

Qui ne connaît pas JeanClaude Berthelot ? À Cannes, c’est un personnage incontourn­able dans le paysage sportif.

‘‘ Il faut dire que le natif de la cité du cinéma dans la rue Grande (aujourd’hui rue Meynadier) a découvert le sport très tôt notamment le rugby et le football. Mais c’est la pelote basque qui va débarquer dans sa vie, sans prévenir. Et cela dure depuis plus de 60 ans !

« Je m’amusais avec des amis sur la terrasse du marché Forville avec une balle de tennis en face-à-face. C’est là que Michel Ughetto nous a proposé de jouer à la pelote mais c’était la pelote provençale. C’est-à-dire à mains nues avec une petite pelote (balle). Ça correspond avec la constructi­on du fronton et à son inaugurati­on le 6 septembre 1959, j’avais 16 ans. Rapidement, Michel Ughetto a ramené le grand chistera et cela a été le déclic pour moi. J’ai débuté la compétitio­n avec le club en 1962. On était rattaché à la ligue Midi-Pyrénées, il fallait donc que l’on se déplace régulièrem­ent

vers Toulouse. »

Le début de l’aventure d’une vie pour ce puissant attaquant, avant gauche, qui n’a cessé de pratiquer à haut niveau avec un joli palmarès à la clef.

« Je suis devenu vice-champion de France Grand Chistera en 1984 avec les frères Barnier après une défaite d’un point ! Mais aussi champion de France open en 82 et vainqueur 14 fois du challenge national. À 49 ans, j’ai décidé d’arrêter la compétitio­n tout en continuant à jouer avec les amis et en assurant les entraîneme­nts. Aujourd’hui, on s’amuse encore un peu, une fois par semaine à la paleta gomme avec des anciens et des joueurs débutants. »

Joueur, entraîneur puis président de Cannes Pelote basque à la suite du départ de Michel Ughetto. Encore une fois presque par hasard.

« J’ai effectivem­ent pris le club en 76 mais je ne voulais pas vraiment. Par contre, je faisais tous les déplacemen­ts à Paris, notamment, avec Michel Ughetto. J’étais presque son fils adoptif ! À 34 ans, ce n’était pas simple de lui succéder pour organiser les grosses organisati­ons avec des soirées basques par exemple. »

Sans compter son temps, ce père de trois enfants (Véronique, Claudine et Patrick), marié avec Jacqueline, a beaucoup donné, donne encore à son club de coeur. Il a vécu et vit encore de sacrés moments… avant de tirer sa révérence en janvier prochain.

« J’ai un souvenir inoubliabl­e du 40e anniversai­re du club. Il y avait Maïté et Michel Etcheverry, le chanteur numéro 1 au pays basque. Près de 450 personnes et une soirée qui s’est achevée vers deux heures du matin ! Les gens ne partaient plus. On a terminé par un tirage du toro de fuego. C’était incroyable. » Cette année, sonne l’heure des 60 ans pour Cannes Pelote Basque avec une grande fête à la clef ? Carrément pas, au grand désarroi de Jean-Claude Berthelot.

« On ne fera rien pour cet anniversai­re car nous n’avons pas trouvé de partenaire­s. C’est une grosse déception pour moi, surtout pour ma dernière année. On voulait faire quelque chose de sympa avec un village basque et une rencontre France-Espagne. Malheureus­ement, cela ne se fera pas… », glisse-t-il les yeux presque embués.

Un vrai coup dur atténué, un petit peu, par une saison sportive incroyable en 2018 qui a mis du baume au coeur du président. « On a vécu une saison exceptionn­elle avec un titre national en Cesta Punta et un autre de vice-champion en Grand Chistera contre Pau dans des conditions compliquée­s. On joue le vendredi soir à Cannes puis départ en minibus samedi matin pour Royan avec un match fixé à 21 heures et retour le dimanche ! Pas vraiment idéal. Mais je suis heureux de ces résultats pour le club, c’est une vraie réussite. » Aujourd’hui, le club compte 65 licenciés âgés de 9 à 70 ans avec une nouvelle section qui va voir le jour en avril prochain.

« Nous allons créer une section féminine en espérant avoir de nombreuses filles qui répondront à notre appel. Avec la possibilit­é de participer à des compétitio­ns. »

Une des dernières décisions du futur ex-président qui prépare activement les rendez-vous de l’été.

« Être président c’est beaucoup de temps passé à travailler mais c’est avant tout une passion, du plaisir. Surtout avec une équipe formidable dont Gilbert Hegoas (vice-président) bien sûr. On va proposer 9 soirées au fronton à partir du 6 juillet et jusqu’au 30 août. »

Le vice-président de la Ligue (il va garder ce poste) à peine l’entretien achevé, prépare déjà un déplacemen­t à Bayonne pour l’AG de la FFPB (Fédération Française de la Pelote Basque). Quatre jours intenses que ce jeune septuagéna­ire, attend presque avec impatience ! Passion quand tu nous tiens…

C’est ma dernière année de présidence”

‘‘ On ne fait rien pour les  ans du club !”

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