Nice-Matin (Cannes)

Stupéfiant­s : trois ans de prison pour un multi-récidivist­e

- Argent liquide et photo de billets JEAN STIERLE

Béchir, un Grassois de 34 ans est surpris le 26 février dernier par la police municipale dans la vieille ville de Grasse, en train d’emballer une substance brunâtre de la grosseur d’un poing dans du cellophane. Prévenu par un témoin de la présence des forces de l’ordre, il prend ses jambes à son cou et s’enfuit dans les ruelles proches de la place aux Aires. Poursuivi par les policiers, il balance le paquet suspect sous une voiture en stationnem­ent. Rattrapé, il se débat à nouveau et provoque un attroupeme­nt menaçant qui se rassemble autour du fuyard et des policiers. À l’appel de renforts, il est enfin maîtrisé et les policiers finissent par se réfugier avec l’homme interpellé dans le bâtiment tout proche… de la Police Municipale ! Le paquet, dont il s’était débarrassé, se révélera être du cannabis. En comparutio­n immédiate devant le tribunal correction­nel de Grasse, et suite à son mandat de dépôt du 28 février dernier, Béchir avait obtenu un délai pour demander

un avocat. Le dossier était renvoyé à l’audience de lundi présidée par Martin Delage. Mais d’avocat il n’en eut point, faute d’avoir suivi la procédure en détention. Il a donc dû se défendre seul.

À la barre, les deux policiers viendront témoigner : « Après une interpella­tion musclée, on a découvert 300 euros d’argent liquide sur lui et récupéré la drogue sous le véhicule. » Le président a demandé au prévenu d’indiquer la provenance de cette somme. « Je devais prendre des billets pour me rendre à l’étranger» se justifie Béchir. «Ilyaaussi cette photo d’une grosse liasse de billets de banque découverte sur votre portable et il ne s’agit pas d’une capture sur Internet, c’est bien votre portable qui a pris le cliché ? », reprend le président de séance. « Je le prête souvent à d’autres personnes, c’est pas moi la photo », s’est justifié le prévenu. Pour le procureur de la République, Yoan Hibon, le procès-verbal relatant les faits « est parfaiteme­nt détaillé et circonstan­cié. On le poursuit pour usage et détention de stupéfiant­s en récidive. Il n’était pas là comme il le prétend pour “juste fumer un joint” ». Il rappelle les neuf mentions à son casier judiciaire dont quatre relatives à des affaires de stupéfiant­s avec des peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison. Il requiert quatre ans de prison avec maintien en détention.

Le président donnera la parole au prévenu qui, sans avocat et à court d’argument, déclarera : «Je m’excuse. Je fumais juste un pétard. On m’a toujours laissé sortir dans la nature sans soins. Je demande l’indulgence monsieur le juge. »

Le tribunal condamnera Béchir à 3 ans de prison dont 12 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans puis maintien en détention, avec obligation de soins et 2 300 euros de dommages et intérêt pour les victimes.

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(Illustrati­on M. R.) La police municipale a supris le prévenu avec une substance brunâtre dans la main. Il s’est enfuit dans les ruelles proches de la place aux Aires.

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