Tromblons, pigeons et dindons de la farce
La loi « Alimentation », dite Egalim, était l’une des plus prometteuses, sinon l’une des plus vertueuses votées l’année dernière. Le principe : moins de promos fracassantes pour mieux rémunérer les agriculteurs français qui font un métier pas facile et mal payé. Un panier de la ménagère à peine plus cher, mais une bonne conscience rassasiée. C’est l’heure du premier bilan. Croustillant.
L’industriel : « Depuis , les prix des produits de grande consommation ont baissé de , % [dans la grande distribution]. La loi doit permettre de mettre un terme à ces pratiques. » Et pourtant, cette année, « % des entreprises » ont encore dû serrer les prix. C’est plus que l’an dernier… «Où sont passés les M€ gagnés par les distributeurs suite au relèvement du seuil de revente à perte ? Ni les entreprises de l’alimentation ni les agriculteurs n’en ont vu l’ombre d’un centime. » [L’association nationale des industries alimentaires].
La grande distribution : « C’est le contraire qui se passe. » Ce sont les industriels « qui se refusent à redonner cet argent aux producteurs agricoles ». En prime, « nombre de leurs demandes [de hausse] sont contradictoires avec la baisse des matières premières concernées (café, sucre, huiles…) ». [La Fédération du commerce et de la distribution]
L’agriculteur : « Sur certains produits laitiers, les producteurs ont bénéficié de hausses de tarifs mais cela portait sur de tout petits volumes. » [La FNSEA dans Le Parisien]
Le gouvernement : le climat des négociations a été « plus constructif » que l’an dernier. Les demandes de déflation «ont été deux fois plus faibles »…. mais les contrôles de la Concurrence et de la répression des fraudes seront quand même multipliés. Des fois que…. [La secrétaire d’État au Budget]
Le boucher de quartier : « Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ? »
Le consommateur : « Je peux goûter d’abord ? C’est quoi, ce petit goût amer ? »
Bonneteau [n.m.] : « Jeu de filou dans lequel il s’agit de deviner la place d’un as de coeur parmi trois cartes que le banquiste manie avec une maladresse affectée, mais après avoir eu le soin d’escamoter et de remplacer par une autre carte, l’as de coeur. » [Littré]
« Où sont passés les 600 M€ gagnés par les distributeurs suite au relèvement du seuil de revente à perte ? »