Nice-Matin (Cannes)

Bouteflika demande pardon aux Algériens

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Le président démissionn­aire Abdelaziz Bouteflika a demandé pardon, hier, aux Algériens dans une lettre « d’adieux » au lendemain de son départ du pouvoir sous la pression de la rue qui a réaffirmé sa déterminat­ion à se débarrasse­r du « système ». Dans le même temps, le nouveau gouverneme­nt a fait des gestes d’ouverture envers la presse, l’opposition, les associatio­ns et syndicats, des mesures visant visiblemen­t à donner des gages à l’opposition et à la société civile, alors que s’ouvre une période d’interim de trois mois durant laquelle devra être élu un nouveau président. Peu avant, un collectif d’une vingtaine d’associatio­ns impliquées dans la contestati­on ont appelé à une nouvelle journée de mobilisati­on, demain, pour « maintenir la pression » et obtenir « une transition indépendan­te du système » ,le maintien à leurs postes des

hommes placés par Abdelaziz Bouteflika ne pouvant, selon elles, garantir une présidenti­elle libre et équitable.

Plus d’un mois de manifestat­ions

Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, a présenté sa démission, mardi soir, après plus d’un mois de manifestat­ions monstres réclamant son départ, une mobilisati­on sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 1999.

« Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays » et « je vous exhorte à demeurer unis », a indiqué, hier, le président algérien dans une lettre adressée à « ses chères soeurs » et « chers frères » algériens, rapportée par l’agence officielle APS. Je veux « demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j’aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachemen­t à être au service de tous les Algériens et Algérienne­s », poursuit l’ancien président, qui se présente comme « désormais simple citoyen ».

Le Conseil constituti­onnel a pris acte, hier, de la vacance définitive de la présidence de la République et en a informé le Parlement, selon la télévision nationale.

 jours d’intérim

Selon la Constituti­on, c’est le président du Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui est chargé d’assurer l’intérim pendant quatre-vingt-dix jours maximum.

Il devra dans ce délai organiser une élection présidenti­elle à deux tours et remettre le pouvoir au nouveau chef de l’Etat élu lors de ce scrutin auquel, en tant que président par intérim, il ne peut se présenter.

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Abdelaziz Bouteflika présentant sa démission au président du Conseil constituti­onnel Tayeb Belaiz (à droite), en présence du président de la Chambre haute algérienne, Abdelkader Bensalah. (Photo AFP/APS)

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