Le risque d’un Brexit sans accord est à un niveau « alarmant »
Le risque que le Royaume-Uni sorte de l’Union européenne (UE) sans accord a atteint un niveau
« alarmant », a averti, hier, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, dans une interview donnée à Sky News. Le gouverneur a estimé qu’un Brexit sans accord « pourrait arriver par accident » et « soudainement », même si le Royaume-Uni et l’UE disent vouloir éviter un tel scénario, redouté des milieux d’affaires. « Le gouvernement, comme l’a exprimé la Première ministre, est contre un Brexit sans accord ; l’Union européenne est contre une sortie sans accord », a rappelé Mark Carney.
Gestion d’un « no deal » ? Une fiction !
Pourtant, « cela reste une possibilité » et même « l’option par défaut » si aucune solution au chaos actuel n’est trouvée avant le avril, a-t-il poursuivi.
L’accord négocié entre le gouvernement de Theresa May et l’UE a déjà été rejeté trois fois par les députés britanniques. Ceux-ci, de leur côté, ont échoué à trouver une alternative susceptible de réunir une majorité au Parlement. S’agissant de la possibilité de «gérer» un «nodeal», comme l’affirment les partisans les plus favorables au Brexit, le gouverneur de la Banque d’Angleterre a répondu que cela était « une fiction » et « un non-sens absolu ».
« Il y a beaucoup de choses pour lesquelles il faut s’inquiéter en cas d’un Brexit sans accord, mais que le secteur financier n’en fait pas partie », a-t-il toutefois affirmé. Selon lui, si l’on n’a pas le temps nécessaire pour se préparer à l’entrée en vigueur de droits de douane, la production s’en trouvera perturbée. Evoquant des enquêtes auprès des milieux d’affaires, il a pointé que le PIB et l’emploi du Royaume-Uni pourraient chacun perdre trois points, et que la chute pourrait être pire pour l’investissement et les exportations. Hier, la Première ministre britannique a rencontré le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn pour tenter de trouver un compromis sur le Brexit.