Monaco dans le rouge
Chez elle, l’ASVEL a doublé la mise et n’est plus qu’à une victoire du titre. Mais la Roca Team, proche d’une « remontada » énorme en fin de match, n’a peut-être pas dit son dernier mot...
À Villeurbanne, Épisode 2 des finales, salle de l’Astroballe : Lyon-Villeurbanne bat AS Monaco 73-67 (21-17, 19-7, 13-18, 20-25)
5800 spectateurs. Arbitres : Viator, Rosso, Collin.
ASVEL : 22 tirs sur 45 (dont 8 sur 22 à 3-pts), 21 LF sur 34, 35 rebonds (Payne 7, Kahudi 6), 14 passes décisives (Kalnietis 7, Maledon 2), 19 balles perdues, 7 interceptions
La marque : Maledon 12, Nelson 10, Noua 10, Payne 9, Bilan 8, Kahudi 7, Lighty 6, Slaughter 5, Jean-Charles 4, Kalnietis 2, Galliou.
Monaco : 24 tirs sur 53 (dont 4 sur 17 à 3-pts), 15 LF sur 30, 34 rebonds (Bost 6, Gladyr 5), 17 passes décisives (Bost 9, L. Jones 3), 14 balles perdues, 11 interceptions (Bost 3).
La marque : Buckner 15, Robinson 11, Ouattara 10, Lacombe 9, L.Jones 8, Kikanovic 6, Bost 4, Joseph 2, Gladyr 2, Sy.
Il reste l’orgueil, la fierté du Rocher et un brin de folie pour y croire encore. Jeudi, la Roca Team recevra l’ASVEL le dos au mur, menée 0-2 dans cette finale. Hier soir, comme ce fut le cas samedi, le Team de Mitrovic s’est encore montré dominateur, cette fois les deux tiers du match. Plus haute, plus intense, plus adroite, Villeurbanne a imposé sa loi. Mais le dernier quart-temps monégasque en mode combat, après l’expulsion de Sasa Obradovic, avec un retour sur les talons de l’ASVEL pourrait donner des idées à l’ASM avant une 3e manche qui s’annonce encore très chaude jeudi à Gaston-Médecin.
D’entrée, l’ASVEL s’est montrée insolente d’adresse. Un 3/3 à 3-pts (Payne, Nelson Slaughter) qui a fait mal à la Roca Team (2-9). Mais pas de K.O. initial. Dans la fournaise de l’Astroballe, la Roca Team parvient, dans un premier
temps, à garder le contact. Gladyr a pris la place de Jarrod Jones. L’Ukrainien est dans le 5. Un T3 de Robinson fait du bien (7-9). On ne le sait pas encore, mais ce sera l’unique shoot primé de la Roca Team en première période. Cruelle pénurie.
La Roca Team se bat, Buckner est exemplaire. Le pivot enchaîne les dunks. En force, c’est lui qui donne un éphémère avantage à Monaco (13-11). L’ASVEL repart à l’assaut, Monaco ne trouve pas de solution pour arrêter Amine Noua. L’absence d’un vrai poste 4 dominant dans cette finale est problématique. Noua enchaîne, donc, et Nelson se montre infernal à 3-pts (19-30). Normalement, l’ancien de Duke n’est pas un shooteur. Là, il ne rate rien. Difficile de ne pas y voir un signe.
Mais le mal monégasque est plus profond. Subitement, dans le QT2, la Roca Team se délite totalement. Obradovic a beau multiplier les rotations, rien n’y fait. Monaco s’étouffe sur la défense de l’ASVEL, perd sa lucidité, sa boussole, et ne trouve aucune solution. Plus rien ne rentre. Des shoots à contretemps. Air-ball en série.. Un cauchemar : 4 petits points inscrits pour l’ASM en 9 minutes, 7 au total dans le 2e quart-temps. Maledon conclut la balade villeurbannaise à la pause (40-24).
Obradovic expulsé
Y a-t-il encore un match, y at-il encore une finale ? C’est à la Roca Team d’y répondre... Au retour des vestiaires, c’est encore Maledon qui conclut au buzzer. Seule éclaircie, alors, la relation Bost-Buckner. Quatrième dunk pour ‘‘Eric la foudre’’. Robinson place un lay-up en contre-attaque mais rate ensuite deux lancers. Tout est difficile. Malgré tout, l’ASVEL ne baigne plus dans la même euphorie, et Buckner, face à son ancien club, écrase encore un dunk de mammouth. À 36-50, les arbitres (pas au niveau dans l’ensemble) ont expulsé Obradovic après une série de décisions incompréhensibles et une colère éruptive du coach monégasque. Cela donne deux lancers offerts à l’ASVEL (53-36). L’Astroballe jubile. De l’électricité dans l’air déjà incandescent. Une décision qui fouette la fierté monégasque. Plus rien à perdre. Kikanovic dessous, Gladyr au combat, et un peu de compensation arbitrale : la Roca Team revient à -11 (42-53, 30e). Paul Lacombe manque un lay-up, Yak Ouattara met fin à l’énorme frustration à 3-pts (46-57). Et Paul Lacombe sort enfin un move dont il a le secret (51-59, 5’45’’ à jouer). Bost et Ouattara se jettent au rebond. Énorme : un T3 de Zeek Jones remet l’ASM à - 2 (5759). L’option small ball (un seul grand sur le parquet) et une défense acharnée ont payé. L’Astroballe tremble. Bost sanctionne (60-63). Mais c’est encore l’ASVEL qui prend les rebonds. La Roca Team laisse beaucoup trop de lancers-francs au passage (12/24). Frustrant. À 18 ans, Maledon rentre un T3 décisif (6660). Nerfs d’acier. Mais oui, il y a bien encore une finale.