CANNES LANCE SON MUSÉE DU CINÉMA
D’envergure internationale, cet établissement proposera une immersion du public dans la chaîne de fabrication du film et deviendra un grand centre d’archivage du Festival. P9
Un Guggenheim du 7e art… On en a beaucoup entendu parler pendant le festival. Voilà, c’est fait, Cannes lance son « musée international du cinéma et du Festival de Cannes ».
Il sera beau, racé et il viendra compléter un ensemble de dispositifs (technopole de l’image, projets production et postproduction, salons professionnels, etc.) déjà largement développés dans ces colonnes. Les élus ont voté lundi soir le lancement du projet. Un moment très « solennellement » introduit par David Lisnard : « Nous voulons doter la France, l’Europe, ici à Cannes, d’un musée international du cinéma et du Festival. Un équipement à l’instar des grands équipements nationaux qui font la grandeur du pays et génèrent la prospérité économique (...) Nous pensons qu’il y a aujourd’hui une opportunité pour que
cet équipement soit réalisé ici (...) Et qu’il confortera définitivement Cannes comme une ville centrale dans l’économie créative, l’économie culturelle par le cinéma et par l’audiovisuel. »
Le projet va contribuer à changer l’avenir de Cannes. Pour l’opposant Henri Céran il sera même aussi important que « la création du Festival en 1939 ».
L’équipe municipale ne laissera donc rien au hasard. « La méthodologie doit être parfaite »
Lundi, elle a décidé d’injecter 1 million d’euros pour que les enquêtes préparatoires soient parfaites. Une consultation afin de désigner un assistant à maîtrise d’ouvrage va ainsi être lancée. La mission de ce dernier sera de définir le concept de musée et de travailler sur les modalités de sa réalisation. Ceci en alliant les financements privés et les publics. La ville a identifié deux lieux susceptibles d’accueillir le projet : l’un avenue Picaud d’une surface possible de 19 495, 30 m2. L’autre à la Bocca, sur les terrains de l’ancien Ansaldobreda. Elle souhaite voir ce musée – dont les travaux pourraient débuter à l’été 2022 pour une livraison au dernier trimestre 2024 – se déployer selon trois modules.
Trois modules
L’un de loisirs qui dévoilera les coulisses de la création et les secrets de fabrication des grandes oeuvres cinématographiques. Le visiteur sera à ce moment-là acteur de ce musée. Il se trouvera plongé dans les arts numériques et techniques avec les effets spéciaux. Et pourra ainsi, en s’amusant, se familiariser avec les différents métiers qui contribuent à faire naître du cinéma… « Il faudra que cela crépite ! » s’est enthousiasmé le maire lors de cette présentation. On pourra développer un tas d’idées... « Imaginez une montée des marches avec un hologramme de Brad Pitt… »
Toutes les archives du Festival de Cannes
Car ce musée constituera aussi un bel outil d’archivage du Festival de Cannes et des sections parallèles. Un secteur sera dédié aux chercheurs leur donnant accès à tout le matériel produit pendant la manifestation « avec l’accès à des millions d’heures de conférences de presse, photos call, interviews, de films qui n’ont pas pu être projetés. »
Enfin le musée accueillera des expositions permanentes ou temporaires, des espaces dédiés aux entreprises du cinéma, une salle de projection et de conférences afin de favoriser les rencontres avec les professionnels et le grand public.
Le projet intéresse beaucoup
Depuis que David Lisnard en parle, « le projet (N.D.L.R. : qui a été voté à l’unanimité) intéresse énormément de monde ». Et c’est tant mieux. Il aura besoin de tous les soutiens : celui de l’État qui s’est montré plutôt positif lors de sa dernière visite à Cannes, des collectivités locales, de la Région Sud Provence-AlpesCôte d’Azur, du département, du Centre national du cinéma et de l’image animée, les fleurons de l’industrie audiovisuelle française européenne et internationale. Et bien sûr le Festival de Cannes, mais ce dernier dans un courrier envoyé le 14 juin, s’est déjà montré très intéressé (lire par ailleurs).