Nice-Matin (Cannes)

Cali l’écrivain face au public ce soir au TDG

Ce n’est pas le chanteur, mais l’écrivain que le public du TDG rencontre ce soir, pour son dernier roman Cavale, ça veut dire s’échapper. Une ode à la jeunesse

- RECUEILLI PAR P. F.

Cali, plume prolifique. Ça, on le savait déjà, tant l’artiste, révélé en 2003 avec L’Amour parfait, a, depuis, enchaîné opus et succès. Ce que l’on savait moins, c’est que sa plume ne se tarit pas quand il passe de la chanson au roman. Après le succès, l’an passé, de son premier livre, Seuls les enfants savent aimer, il est revenu, en 2019, avec Cavale, ça veut dire s’échapper, où l’on continue de suivre le petit Bruno, désormais ado. S’il se raconte dans ses écrits, Cali – qui est déjà venu à Grasse, en mai 2016, pour un concert à la maison d’arrêt – l’assure : ce n’est pas une autobiogra­phie. Pas seulement. Bruno, c’est lui, c’est nous. C’est l’histoire d’une vie, de la vie. Qu’il vient partager ce soir (19 h) avec le public du théâtre de Grasse dans le cadre du festival Culturissi­mo.

On connaît le chanteur, moins l’écrivain. Qu’est ce qui vous amenéaurom­an?

Un accident magnifique de la vie. J’ai rencontré une dame, qui aimait mes chansons sur l’enfance. Elle voulait en savoir plus, quelque chose de plus long dans la durée. Mon premier roman part d’un événement terrible, la mort de ma maman quand j’avais six ans. J’ai mis des acteurs et, avec cet enfant [Bruno], on s’est sauvés la vie.

Un exercice différent de ce dont vous aviez l’habitude...

J’aime ça. Avec une chanson, on a trois minutes pour décrire son monde, sa vision de la vie. Un roman, c’est , ,   pages, on y met ce qu’on veut. Et puis, une chanson, ce sont des centaines, des milliers de personnes qui écoutent en même temps. Avec un livre, on est en face-à-face avec le lecteur. Ce rapport me trouble, c’est de l’ordre de l’intime.

Dans ce second roman, on retrouve le petit Bruno, désormais âgé de  ans...

Le premier, je l’ai écrit avec la pureté d’un enfant de  ans, avec une écriture courte. Là, les phrases partent dans tous les sens. J’écris avec la rébellion, l’insoucianc­e, la vivacité d’un ado de  ans. L’âge où le corps craque, où les premiers amours font mal, qui arrachent le ventre. Ma théorie, c’est que la vie dure jusqu’à  ans ; après, c’est le reste... L’adolescenc­e, ce sont toutes les premières fois. C’est violent et magnifique.

Que représente cette période pour vous ?

La découverte de la musique, The Clash, U. C’est fondateur, ça m’a aidé à vivre. On est avec une meute d’amis, une seconde famille. On monte un groupe, en se disant que ce sera le plus grand groupe du monde. Et ce questionne­ment : “Lequel va faire l’amour en premier ?” A  ans, j’ai fait une fugue amoureuse, j’ai rejoint celle que j’aimais en Angleterre et en Irlande. Une cicatrice merveilleu­se.

Il y a quelque chose d’un exutoire là-dedans, non ?

Ça m’a fait énormément de bien. Cette dame, ça a été le déclencheu­r qui m’a montré cette boîte noire au fond du ventre. Mais c’est un roman, la vie de Cali, on s’en fout. Les gens me parlent de leur adolescenc­e, ils ont vécu les mêmes choses. Ado, on est tous en haut d’une falaise et, à un moment, on doit sauter. J’en ai profité pour me raconter, avec des vrais noms parfois. Dans un sens, le premier, c’est une lettre d’amour à ma maman ; le second, à ce premier amour, Fabienne. La première fois que je l’ai vu, j’ai eu envie de vivre. Mais, encore une fois, ça reste un roman.

Les lecteurs s’y reconnaiss­ent, en tout cas... Suivent-ils le chanteur ou l’écrivain ?

Oui, il y a ceux qui sont curieux de lire ce qu’écrit le chanteur. Mais, grâce notamment aux belles critiques littéraire­s que j’ai eues pour le premier, de plus en plus de gens viennent chercher l’écrivain. Ça me touche, c’est une nouvelle vie. Je viens lire des passages du livre mais, surtout, parler avec le public. Partager des émotions, parler de nos vies, rigoler j’espère. Je veux que les gens le ressentent comme ça. On vit tous la même chose. Ma vie, c’est leur vie.

Cali présente Cavale, ça veut dire s’échapper, ce soir à 19 h au théâtre de Grasse, avenue Maximin-Isnard. Entrée gratuite dans la limite des places disponible­s. Invitation­s à retirer à l’espace culturel Leclerc et au théâtre de Grasse. Rens. 04 93 40 53 00. – culture.leclerc

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(Photo archives L. M.) Le TDG est en entrée libre dès  h, et vous invite à partager «des moments de vie » avec Cali.

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