Nice-Matin (Cannes)

« Les Jeux ? Y participer serait déjà un exploit »

Jeune gymnaste pensionnai­re du pôle France d’Antibes et licencié au club de Vallauris, Leo Saladino se fait peu à peu une place et vise une performanc­e aux prochains mondiaux

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

La parole n’est pas encore tout à fait sûre mais le jeune gymnaste sait déjà où il veut aller. À 16 ans, Leo Saladino s’est fait une place avec le club de Vallauris en championna­t de France par équipe et gravit gentiment les échelons au niveau mondial. S’il est conscient d’avoir encore du travail devant lui, le natif de Grasse ne veut pas brûler les étapes pour autant et semble bien entouré dans ses différente­s structures. Il y a quelques jours, Leo Saladino s’est offert une troisième place en juniors lors du concours général du championna­t de France Elite et se tourne désormais vers les prochains championna­ts du monde organisés fin juin en Hongrie (du 27 au 30). Des étapes qu’ils espèrent atteindre sans encombre pour espérer rejoindre un jour son objectif ultime : les Jeux Olympiques de Paris en 2024 !

Beaucoup de sportifs sont déjà en vacances. Vous, il vous reste un peu de travail !

Oui. C'est le mois des championna­ts de France, c'est là qu'on travaille le plus. Il y a aussi la préparatio­n pour les championna­ts du monde juniors prévus fin juin en Hongrie.

Vous montez en pression pour les championna­ts du monde ?

Disons que c'est l'objectif de la saison, ça fait un an qu'on se prépare pour essayer de se qualifier. Quand on rentre dans le dernier mois de

‘‘ préparatio­n, il faut affiner les derniers réglages et être prêt au bon moment. Il faut d’abord réussir à se sélectionn­er dans l'équipe. Il y a eu différents tests pour pouvoir intégrer l'Équipe de France. Je serai le seul gymnaste de la Côte d’Azur.

On n’a que ça en tête à l’approche d’une telle compétitio­n ?

C'est toujours dans un coin de la tête. Quand on s'entraîne on le fait forcément pour les compétitio­ns, on se tient prêt pour l’objectif d’une saison.

Il y a du stress à l’approche de l’événement ?

Alors là, pas du tout pour le moment ! [sourire] Il m’arrive d’être un peu stressé mais en général j'arrive bien à gérer cet aspect à chaque fois.

Une technique particuliè­re ?

Je n'ai pas vraiment de technique, quand je me mets à stresser en général ça se passe plutôt bien. Par contre quand je ne stresse pas il faut que je me concentre beaucoup plus parce que pour moi ce n'est pas normal d’être serein [sourire].

Quels objectifs espérez-vous viser en Hongrie ?

J'aimerais bien finir dans les dix premiers en équipe, ce serait déjà pas mal. Ensuite je ne vais pas cacher que j’espère atteindre des finales sur plusieurs agrès.

Lesquels ?

J'aimerais bien atteindre la finale aux barres parallèles, aux arçons et au sol… Mais je sais que ça va être dur !

Vous connaissez les gymnastes qui vous feront face ?

Il y a les Anglais, les Russes… Ils sont au-dessus. Il faut être vraiment fort pour aller les chercher. C'est un vrai défi, ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de pouvoir se comparer à des nations comme ça.

Vous avez récemment décroché un titre de champion du monde scolaire. C’est votre plus belle performanc­e en carrière ?

Pour l'instant oui. Il y a eu du stress, l'objectif c'était déjà d'atteindre la finale et une fois arrivé j'ai fait ce que j'avais à faire. J'étais content.

C’était attendu ?

Je me suis un peu surpris. De mémoire je passais en tant que dernier gymnaste, du coup je connaissai­s déjà les notes de ceux qui étaient passés avant moi et je savais qu'il y avait un coup à faire. Je vais garder ces souvenirs en tête un moment.

Quel est l'objectif suprême dans votre carrière ?

Les Jeux Olympiques de Paris (). Pour moi c'est la plus belle compétitio­n, rien que d'y participer ce serait déjà un exploit. C'est pour ça qu'on s'entraîne, c'est l'objectif à long terme.

Vous en parlez avec votre entourage ?

Pas spécialeme­nt mais c'est aussi l'objectif des entraîneur­s.

Vous êtes au pôle France d’Antibes, vous y cotoyez Samir Ait Said et Loris Frasca ?

On s'entraîne ensemble avec Samir et Loris, des fois je leur demande des conseils. Lesquels ? D'abord des conseils techniques, quand tu n'arrives pas à faire quelque chose tu leur demandes comment ils font, ce qu'ils ont mis en place pour y arriver.

Le club de Vallauris progresse doucement mais sûrement. Vous y êtes bien encadré ?

Oui. C'est notre deuxième année dans le Top  (), on sent qu'on commence à avoir une belle équipe au fur et à mesure et il y a une super ambiance. Personnell­ement j'aurais pu faire mieux mais pour une deuxième saison c'est pas mal. On espère faire mieux l'année prochaine sur le plan collectif.

Je vais garder ces souvenirs en tête”

Vous serez encore vallaurien la saison prochaine ?

‘‘ Rentrer chez moi me permet de souffler”

Je serai encore au pôle France et à Vallauris. Tout se passe bien ici donc je n'ai pas spécialeme­nt de raison de changer. Le fait de rentrer chez moi tous les soirs me permet de souffler un peu plutôt que d'aller dans une autre région et de devoir dormir dans un internat ou autre. 1. Championna­t de France par équipe.

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(DR)

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