Nice-Matin (Cannes)

Vandel a voix au chapitre

À J -1 du Grand Prix, rencontre avec celui qui a été choisi pour en être le speaker. Pourquoi ? Parce que passionné de F1 depuis son adolescenc­e, le chroniqueu­r saura faire passer l’émotion

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La voix espiègle de Philippe Vandel n’a pas une ride sur la corde. Elle jongle avec les mots comme le vent avec les feuilles. Efface les ponctuatio­ns. Car avec cet homme-là, le temps n’a pas le temps...

C’est d’ailleurs le cul vissé sur son vélo - « une heure par jour, c’est le secret de ma forme » - qu’il se prête à son petit jeu favori.

‘‘ Dans lequel il excelle depuis ses débuts à Canal Plus en 1988 : le pourquoi ? Pourquoi, oui, le truculent chroniqueu­r d’Europe 1 sera-t-il la voix officielle du Grand Prix de France ?

Parce que c’est un passionné de F1 de longue date. A peine avait-il abandonné les bermudas de ses 11 ans, qu’il trépignait devant les tours de piste des funambules de l’anneau...

Mais rien ne le prédestina­it encore à vivre au contact de la farandole de ses idoles. Sa carrière médiatique lui offrira cette opportunit­é en 98. Aux côtés de Tambay et Roy, l’éventail se déploie sur Kiosque. Six chaînes. Six angles. Pour s’immerger dans cet univers de bruit et de fureur.

Le fan est aux anges. Avant finalement de tourner la page. Sans jamais décrocher. « Je peux vous raconter toute l’histoire de la F1. Ma nana n’en revient pas d’ailleurs. Car lorsque c’est nécessaire je mets mon réveil à 4 heures pour suivre une course... » Il n’en rate pas une. Plutôt mourir. Et s’il est à l’antenne, il enregistre et se plie au rituel du “je ne veux rien entendre”... « Je fais en sorte de garder le suspense jusqu’à mon retour à la maison. Parfois, c’est dur de tenir jusqu’au soir... »

Sauf que lorsque les images en couleurs prennent possession du poste, le petit Vandel est nulle part ailleurs que devant. À vibrer. Analyser. Pester aussi. On ne se refait pas ! Exemple : la pénalité de cinq secondes infligée à Vettel au Canada n’est pas passée. Pour être hard, à ses yeux, elle a été hard. Et il en parle cash... « J’avais envie de tuer tout le monde. Si on veut dégoûter les gens de la F1, il faut agir comme ça. C’est vraiment nul. Les gens ne sont pas contents de voir toujours le même gars gagner... »

Un camion passe. Avec fracas. Dring dring. Philippe y va de sa sonnette. Faut pas marcher sur les plates-bandes du Philou l’embrouille. Surtout quand y cause bagnole. C’est clair...

Même s’il faut le suivre le prince des villes. Le pied sur le champignon. La tête dans le guidon. À l’instant d’évoquer la saison. « Je sens que ça va être mieux. Notamment pour Renault. Le moteur revient bien. Les voitures vont vite. Je suis content... »

Côté pilotes en revanche, guère de coups de coeur. « Je connais plus la génération d’avant. J’étais avec eux. J’ai peut-être un faible pour Leclerc. Pour moi, c’est un Français... » Un tricolore monégasque en somme. Ce qui n’est pas si absurde. Un micro-trottoir suffirait à s’en convaincre.

Même s’il y a toujours le risque qu’on le prenne pour un char en ce mois de juin de DDay...

En tout cas, lui, le public du circuit Paul-Ricard ne le prendra certaineme­nt pas pour un char-latan. Il connaît son sujet.

« La grosse différence entre moi et beaucoup de personnes, c’est que je n’aurai pas grand-chose à faire pour me préparer vu que je suis les grands prix depuis plus de 30 ans... » Le cérémonial sera le même que pour ses émissions : des fiches, des fiches et la (re) lecture d’une cinquantai­ne d’articles. Gilles Dufeigneux, directeur général du Grand Prix de France, n’a pas choisi son speaker par hasard. Juste sur son nom. Sa notoriété. Il a choisi LE poisson pilote ! Le croisé de la F1 en terre varoise. « Je suis ravi que l’épreuve se dispute au Castellet. Je n’aimais pas du

La F sans la France, ce n’est pas la F. C’est comme la Ligue  sans Saint-Etienne, ce n’est plus la Ligue ”

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