Les pros de santé ne paieront plus le stationnement
Si la mesure doit encore être validée par les élus du conseil municipal, un disque réservé sera mis en place dans la commune au 1er juillet. Salutaire – et inédit – pour les pros et les patients
Un jour, un patient habitant en centre-ville nous a appelés pour une prise de sang à domicile. Il a demandé notre aide après le refus de 30 infirmières libérales. » Le témoignage est signé Géraldine Raimondi, manager du laboratoire de biologie médicale Cerballiance de Grasse. Et, s’il fait froid dans le dos, il est, pourtant, symptomatique d’une problématique de plus en plus prégnante : la difficulté de stationnement – en particulier dans les centres-villes – pour les professionnels de santé. Donc, par ricochet, d’accès aux soins pour les patients. Un «choc» , qui l’a poussée à agir...
«Lors de l’inauguration du laboratoire, il y a un an, de nombreuses infirmières libérales étaient là et nous en avons profité pour en parler au maire. On s’est revus en janvier, pour trouver des solutions. » Une alerte, concomitante à celle lancée par Damien Kessler, président de SOS Médecins Cannes-Grasse et région [lire plus loin]. « Ils ont attiré mon attention sur les difficultés rencontrées par les pros de santé, une problématique dont je n’avais pas conscience, concède Jérôme Viaud. Les systèmes de stationnement [abonnement de 25 € mensuels ou gratuité partielle] n’étaient pas adaptés à ces professions. »
Quand le maire vit la vie d’une infirmière...
Alors, le 30 avril, le 1er magistrat a embarqué en voiture avec Marie Arnone, infirmière libérale depuis 30 ans. En mode « Vis ma vie », pour se rendre compte « des différentes situations, des optimales, comme la Bastide des Vignes [résidence seniors, chemin de Cante Perdrix] où le stationnement est aisé, aux plus compliquées, en centre historique. » À l’issue de cette matinée et de nouvelles rencontres, une solution est proposée : la gratuité totale, dès le 1er juillet, pour les médecins, infirmier(e) s, sages-femmes, masseurs-kinés et orthophonistes qui seront équipés d’un disque spécial, qui leur coûtera 3 € par an [lire ci-contre]. « C’est une grande nouveauté, assez avant-gardiste, se félicite Jérôme Viaud. Ça va permettre de faire progresser les conditions de travail des pros de santé et améliorer les conditions d’accès aux soins pour nos concitoyens. » Condition sine qua non :lamesure doit être validée par les élus en conseil municipal le 25 juin. Ça devrait passer comme une pièce dans l’horodateur...