Le curé « le vit comme une injustice »
Le conseil du prêtre y voit « une marque d’ignominie »
■ « Je ne pourrai pas m’exprimer sur les faits nouveaux, dans la mesure où j’ignore complètement ce qu’en pense mon client », réagit Me Michel Cardix. Avec Me Tina Colombani, cet avocat niçois chevronné a repris les intérêts de Jean-Marc Schoepff il y a quelques mois. Me Cardix a aussitôt brandi l’étendard de la prescription. La plupart des accusateurs du prêtre ont dépassé la quarantaine. Les attouchements qu’ils dénoncent – des faits de nature délictuelle, et non criminelle – datent d’une trentaine d’années. «Le problème des prescriptions est incontournable, en déduit Me Cardix. J’ai déposé une requête pour constater la prescription de l’action publique diligentée contre M. Schoepff. Le juge d’instruction, en lien avec le parquet de Nice, a fait droit à notre demande. L’affaire doit être évoquée en appel le 5 septembre. » Mais c’est bien le fond de l’affaire que dénonce Jean-Marc Schoepff. Ce sexagénaire, grâce à un assouplissement de son contrôle judiciaire, est revenu s’établir aux portes des AlpesMaritimes. « Il conteste tout, martèle Michel Cardix. Il vit très mal cette affaire. Très, très mal... Il le vit comme une injustice. C’est un homme qui s’est dévoué durant des décennies à ses fonctions de prêtre. Il le perçoit comme une marque d’ignominie lancée contre sa personne. »
■ « On veut les faire taire » estime un avocat de victimes
Me Vincent Ehrenfeld assiste sept des neuf plaignants déclarés à ce jour. « Pourquoi soulever cette prescription si tôt ? Pour les faire taire, clairement » ,estime cet avocat de la partie civile. Il a interjeté appel de la décision. « Nous espérons porter une parole de victime, et non de simple témoin. »
Son nouveau client, Sébastien Liautaud, « n’est pas tout à fait de la même génération que les premières victimes, constate Me Ehrenfeld. Cela montre ce qu’on dit depuis le début : il [ce prêtre] a agi sur une période indéterminée, qui dépasse vraisemblablement la génération des premiers plaignants. »