Nice-Matin (Cannes)

Les trois mineurs et les deux majeurs rackettaie­nt des élèves du CI Valbonne

- J. S.

Les forces de l’ordre ont mis fin aux agissement­s d’une véritable bande organisée qui avait pour principale activité de racketter les élèves du Campus internatio­nal de Valbonne. Une bande composée de cinq individus, deux majeurs et trois mineurs, le plus virulent d’entre eux n’avait pas hésité à mettre un couteau sous la gorge d’un lycéen de 15 ans pour le menacer.

Alors qu’il se rendait à l’arrêt du bus, il se fera voler 15 € et son téléphone portable. Une autre victime, du même âge, se voyait dépouillée de sa carte bancaire et de 20 € , somme retirée au distribute­ur par un des majeurs. Ces faits ont été commis le 5 novembre 2018, promenade de la Bouillide et le 7 janvier 2019 sur le parking de la gare routière de Valbonne.

« Des sommes dérisoires mais dans un contexte très violent et inquiétant pour les familles » dira le président du tribunal correction­nel de Grasse devant lequel étaient convoqués les deux majeurs. Il s’agit de Corentin, natif de Tours et Bilel, un Antibois, tous deux âgés de vingt ans. Le magistrat interroge ce dernier et lui demande pourquoi il est allé retirer l’argent avec la carte volée, le visage dissimulé par une capuche. Puis il a remis la somme à Corentin. Ils l’ont dépensé dans un fast-food voisin. «Je ne savais pas qu’elle était volée. C’est un petit que je connais. Il m’a dit voilà la carte, va retirer de l’argent. C’était pour rembourser une dette de 100 € qu’il me devait ! » se défendra-t-il. Pourtant la maman d’une des victimes témoignera à la barre assurant qu’il « faisait partie des jeunes qui ont suivi son fils, actuelleme­nt en terminale. Il lui a demandé : tu as bien tout donné ? Mon fils est durablemen­t traumatisé par cet évènement et moi j’ai peur »

Pour le Procureur de la République « c’est une bande qui s’organise pour racketter les jeunes du CIV en estimant qu’ils ont de l’argent et des biens. Ils ont pris un risque énorme pour aller manger au Subway. » Elle se demande si Bilel n’est pas le commandita­ire de ces actes délictueux employant des mineurs pour parvenir à ses fins. Avec cinq mentions à son casier judiciaire pour notamment outrage, menaces, usage de stupéfiant­s, il est au fait des procédures. Elle requiert contre ce prévenu six mois de prison et placement sous bracelet électroniq­ue.

Quant à Corentin, sans casier judiciaire, employé en boulangeri­e, quatre mois de prison avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans sont demandés par le ministère public. Le tribunal les reconnaîtr­a coupables des faits qui leur sont reprochés et condamnera Bilel à dix mois de prison avec placement sous bracelet électroniq­ue. Il devra indemniser chacune de ses victimes pour 500 € au titre du préjudice moral et 1000€ au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale. Corentin écope de quatre mois de prison avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans.

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