Nice-Matin (Cannes)

Dix-neuf personnes âgées abusées par de faux agents du syndic

- C. B.

C’est sur les marches du Palais des Festivals que le mouvement écologiste « Extinction Rébellion » s’est réuni ce mercredi après-midi pour une action surprise. Profitant du rayonnemen­t internatio­nal du Cannes Lions Festival, les militants ont décidé de mener une action non-violente, afin de faire entendre leur voix.

« Nous sommes la nature qui se défend »

À quinze heures, le signal est donné. Les membres du groupe sautent par-dessus les barrières du Palais des Festivals et se précipiten­t sur les marches. Assis en ligne sur le tapis rouge, ils scandent inlassable­ment leur message en anglais et en français. « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend », crient-ils du haut des marches. Leur but : mettre en garde contre la sixième extinction de masse et, ainsi, rétablir la vérité à propos de la catastroph­e écologique qui est en train de se jouer. Pour Sébastien et Hélène, deux membres actifs du mouvement, le Cannes Lions est incompatib­le avec l’écologie, car ce sont 15 000 à 25 000 personnes qui prennent l’avion « pour parler uniquement de publicité ». Pour eux, les mesures écologique­s prises jusqu’à présent par la mairie restent insuffisan­tes au regard de la consommati­on massive générée par ce type d’événements. « On sait qu’on ne pourra pas convaincre tout le monde du jour au lendemain. Nous, ce qu’on veut, c’est être un grain de sable dans la machine, faire entendre un autre discours aux Cannois et aux participan­ts du festival », explique Sébastien. Des membres d’Extinction Rébellion, venus d’Angleterre, d’Allemagne et de toute la France sont donc venus à Cannes pour protester et se faire entendre.

Une arrestatio­n dans le calme

Une fois installés, les militants poursuiven­t leur appel : « Ne nous regardez pas et rejoignezn­ous ! » Les passants, curieux, s’arrêtent et écoutent. Certains applaudiss­ent, d’autres filment la scène. Les agents de sécurité du Palais, de leur côté, intervienn­ent rapidement et se postent devant les manifestan­ts, bras croisés. Les forces de l’ordre sont sur place en dix minutes. Après une tentative de négociatio­n, ils procèdent finalement à l’arrestatio­n des militants, qui n’opposent pas de résistance et qui continuent de crier le nom du mouvement, qui compte déjà plusieurs milliers de membres dans le monde. Des membres qui espèrent, à terme, lutter efficaceme­nt contre le réchauffem­ent climatique. CAMILLE ESTEVE Le groupe District a commencé à enquêter en septembre 2017, lorsque les premières plaintes lui sont parvenues.

On lui décrivait toujours le même procédé : un homme se présente à la porte d’une personne âgée résidant en appartemen­t. En général, il se réclame du syndic et prétexte une informatio­n sur des travaux en cours ou un problème d’étanchéité sur la terrasse. Bénéfician­t d’un atout charme certain auprès de cette population, il parvient à entrer dans le logement dont il laisse discrèteme­nt la porte ouverte. Tandis qu’il entraîne sa victime le plus loin possible de l’entrée, c’est-à-dire sur la terrasse, et qu’il entreprend de mesurer celleci plusieurs fois de suite, les complices peuvent pénétrer dans les lieux et subtiliser des biens, bijoux ou espèces.

Un atout charme évident

Le charme a opéré très souvent : dix-neuf fois si les policiers se réfèrent aux plaignants. Plus encore lorsqu’on sait que les trois cambrioleu­rs sont déjà incarcérés, sur décision du Tribunal de Nice, pour des faits similaires qui se sont déroulés à l’Est du départemen­t. Pour une dame, le cambrioleu­r s’y est tellement bien pris qu’elle l’a laissé seul dans l’appartemen­t le temps d’aller faire une course…

On imagine tous ses regrets lorsqu’au retour, elle s’est rendu compte qu’on l’avait délestée de l’équivalent de 200 000 à 300 000 euros de bijoux…

« Il est aussi arrivé que les voleurs soient mis en fuite. Tout simplement parce que la personne âgée n’était pas seule. Le petit-fils de l’une d’entre elle qui se réveillait de la sieste les a ainsi chassés. » explique un enquêteur.

Pour interroger les voleurs, les policiers sont d’ailleurs allés les extraire de leur cellule.

Les trois délinquant­s ont nié les faits, répondant, lorsqu’on leur montrait des films de la vidéosurve­illance dans les quartiers des victimes, qu’il s’agissait de coïncidenc­es. Mais même s’ils ont été hyper précaution­neux pour qu’on les reconnaiss­e le moins possible sur les vidéos et pour effacer leur empreintes, la police est parvenue à les confondre.

Ils recevront leur citation à comparaîtr­e en prison où ils effectuent donc leur détention provisoire… En attendant, la police nationale met de nouveau en garde les personnes âgées quant aux visiteurs qui prétextera­ient des clefs tombées sur la terrasse, un chat perdu, etc. pour entrer.

En général, ils ne sont pas vraiment bien intentionn­és

Le papy cambrioleu­r passe par la case prison

Les fonds de caisse. C’était déjà son truc en 2010. Ça l’est encore neuf ans plus tard. Avec sanction aussi puisque les agissement­s de ce monsieur, sans domicile stable, se sont soldés par une case prison. Un homme de 62 ans vient d’être interpellé par les policiers cannois (CAC : cellule anti cambriolag­e) pour une dizaine de vols de commerces effectués sur Cannes, Grasse, Mandelieu et Antibes. En général, il attendait la nuit pour procéder. Il ouvrait les commerces - souvent des restaurant­s - par effraction et délestait la caisse de son contenu. Le voleur aimait aussi emporter quelques bouteilles au moment de partir. Identifié grâce à la vidéosurve­illance, suivi pendant un moment par filatures, l’homme a donc été interpellé, présenté et directemen­t écroué en attendant son jugement.

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(DR) Les manifestan­ts se sont installés sur les marches du Palais.

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