Cannes Lions : l’arrivée du «Netflix de poche»
Parlera-t-on bientôt de « film Quiby », comme on dit aujourd’hui « un film Netflix » ? Jeffrey Katzenberg en fait le pari. L’expatron de Disney et de Dreamworks a eu l’idée, il y a deux ans, d’une plateforme de vidéo à la demande uniquement destinée aux smartphones qu’il a baptisée Quiby : « 10 % seulement des utilisateurs de Netflix regardent des films ou des séries sur leur téléphone. Par contre, tous vont sur Youtube pour regarder tout et n’importe quoi, a-t-il expliqué hier aux participants du festival mondial de la créativité Cannes Lions. J’ai pensé qu’il y avait là un réservoir énorme de spectateurs pour des contenus premium spécialement conçus pour les mobiles ».
Diffuser des films ou des séries pour mobiles, en streaming sur abonnement, via une application, l’idée n’est pas nouvelle. Plusieurs fournisseurs de contenus dans le monde (dont Canal + en France), ont déjà expérimenté la chose. Sans grand succès, jusqu’ici... Pourquoi Quiby (prononcer Kwibi) aurait-il plus de chances de devenir « le Netflix du mobile »?« Parce que l’application que nous développons est révolutionnaire, répondent en coeur Jeffrey Katzenberg et son associée, l’ex-patronne d’HewlettPackard, Meg Whitman. Ce que nous proposerons sera le meilleur d’Hollywood associé au meilleur de la Silicon
Valley ». Côté cinéma, Steven Spielberg et quelques autres pointures hollywoodiennes amies de Katzenberg soutiennent le projet et seraient prêts à faire des « films Quiby »(oudes« Quibies » comme les appelle déjà l’ancien patron de Dreamworks).
Les - ans, coeur de cible
Côté technique, l’application, qui a déjà levé plus d’un milliard de dollars pour son développement, promet une expérience de spectateur radicalement différente de tout ce qui s’est fait jusqu’ici. Il le faudra pour convaincre les 25-35 ans, qui forment son coeur de cible, de payer entre 5 et 8 dollars d’abonnement mensuel pour accéder à des films et des séries fractionnés en épisodes de 5 à 10 minutes et entrecoupées du pub (ou non dans la version à 8 dollars) à regarder dans les transports ou sur la plage... En tout cas, le marché y croit : un deuxième milliard de dollars devrait être levé pour financer les contenus et des poids lourds comme Google, Procter & Gamble, Walmart et Pepsico se sont associés au lancement. Jeffrey Katzenberg et Meg Whitman en ont même annoncé la date hier à Cannes Lions : avril 2020. Rendezvous donc à Cannes Lions ou au Mip TV l’an prochain, pour voir si ces belles promesses auront été tenues.