L’Angleterre s’affirme
Se pencher sur ce Japon - Angleterre, remake d’une demi-finale du dernier Mondial, revêtait des intérêts multiples. En premier lieu, il convenait de savoir qui éviterait un huitième de finale plus que délicat contre le Canada ou les PaysBas ? Dans un second temps, il était question de se forger un avis sur ces deux formations hissées au statut de favorites pour le titre. Au terme d’une rencontre plaisante et rythmée, ce sont les Nippones, deuxièmes de ce groupe D après leur revers hier soir, qui auront le malheur de défier l’un des deux gros poissons du groupe E. Quant à l’équipe ayant fait meilleure impression, la palme revient aux Trois Lionnes. Les Nadeshiko (Oeillets) d’Iwabuchi, en reconstruction
dans l’optique des Jeux Olympiques à Tokyo l’an prochain, semblent trop naïves défensivement pour aller au bout. Elles ont également manqué de mouvement et de créativité à l’approche de la surface anglaise. Les vice-championnes du monde en titre souffrent, également, quand le défi physique demeure intense.
Une faille au milieu
A l’inverse, l’escouade de Phil Neville, qui pourrait croiser la route des Bleues en demi-finale - si la bande à Corinne Diacre ne connaît pas de sortie de route prématurée monte en puissance. Même si l’ancien défenseur de Manchester United avait fait souffler Parris, Greenwood ou Kirby au coup d’envoi. La charnière Houghton-Bright a été souveraine et d’une grande sérénité dans ses interventions. Devant, Ellen White n’a pas besoin de cinquante occasions pour faire trembler les filets. Et l’intelligence de ses déplacements saute aux yeux. Si les Bleues ont le bonheur de ferrailler avec les Anglaises, elles devront également se montrer féroces sur les deuxièmes ballons et ne pas laisser Walsh ou Stanway, entre autres, prendre leur chance de loin. Hier soir, elles ont donné des sueurs froides à Yamashita longue distance.
S’il fallait pointer quelques failles chez la troisième nation FIFA, elles se situeraient sans doute au milieu de terrain. Sous pression, la technique du trio Scott-Walsh-Stanway peut s’avérer défaillante. De quoi offrir contre-attaques et coup francs bien placés à l’adversaire. De plus, quand cette équipe doit gérer un résultat, elle est mal à l’aise. Sans Bardsley ou leur maladresse, les Japonaises auraient pu réduire l’écart en fin de partie. Des détails qui n’ont, peut-être, pas échappé au staff des Bleues.