Paul Lacombe : « Dos au mur, on voit les bonhommes »
Sans langue de bois, en premier de cordée et fidèle à sa sincérité coutumière, Paul Lacombe dresse un tableau sans concession : luimême et sa Roca Team peuvent faire beaucoup mieux.
Paul, les deux premières manches ont été difficiles pour l’ASM...
L’ASVEL nous a montré ce qu’il fallait faire chez nous. Ils nous ont totalement fait déjouer par leur dureté défensive. On n’a pas réussi à répondre collectivement. Il y a eu quelques sursauts d’orgueil individuels. Mais ça ne suffit pas pour gagner. Malgré tout, les deux matches nous laissent de l’espoir. A la vidéo, on a vu qu’on ne faisait pas les choses dans le bon ordre. Certes, ils mettent de l’intensité physique, mais à côté de ça, on subit. On peut montrer un bien meilleur visage. Prendre un match, ça passe par là. Il faut montrer plus de dureté, plus d’engagement, plus d’intensité. A partir de là, on retrouvera de la fluidité offensive, et du plaisir.
Vous êtes-vous mis trop de pression ?
Sur un plan personnel, inconsciemment, oui, cela m’a rattrapé. J’ai tout essayé, sans parvenir à me mettre dans une bulle. Cela s’est peut-être propagé sur mes coéquipiers. Mais sur le plan collectif, certains n’ont pas encore répondu présent. Certes, l’Asvel joue très bien. Mais on n’est pas nous-mêmes. Les attitudes ne sont pas les mêmes qu’en quart et en demifinale. Il faut y remédier.
Tu souffres de la situation ?
Totalement. Par rapport à une fierté personnelle, pour les gens qui me soutiennent, je dois faire mieux. J’ai reçu énormément de messages de soutien, ça m’a fait plaisir. J’espère que ça va le faire pour le e match.
Tu peux être l’un de ceux qui mènent la création...
Oui. Je ne me suis pas retrouvé dans ce collectif sur ces deux matches, avec l’impression d’être un peu mis à l’écart, que les ballons ne venaient pas dans le rythme. C’est facile de critiquer. Quand un joueur n’est pas dans la bonne attitude, les ballons viennent moins bien. Le e quart-temps du match m’a fait beaucoup de bien. Cela va être la voie à suivre.
Ton shoot à -pts qui ne veut toujours pas rentrer dans cette finale ?
Je me suis enfermé dans une spirale négative. Je fais une mauvaise saison à pts et pourtant ma meilleure saison statistique. Si je dois shooter, je shooterai.
Monaco y croit encore ?
Mais bien sûr. On voit que l’ASVEL joue très bien. Mais dans les attitudes, on est catastrophiques. On est presque choqués par ce qu’on voit. Dè le début, on montre des choses négatives. Le fait de revenir à la maison, j’espère que ça va nous libérer. Il n’y pas le choix. Dos au mur, on voit les bonhommes. Ce serait trop facile d’abandonner aujourd’hui. On verra, dans notre équipe, qui a le plus de caractère. Et c’est aussi personnel, si je mérite tous les honneurs que l’on m’a faits, sinon ça ne veut pas dire grand-chose. Je dois montrer la voie dans l’engagement et l’énergie. Si j’y parviens, je pense pouvoir aider aussi mes coéquipiers à se libérer.