Expo-enquête sur le masque de fer
Enquêtez sur du réel…
Deux espaces pour cette exposition : l’un plutôt didactique, à l’étage. L’autre, destiné à vous plonger dans l’atmosphère du masque de fer, au rez-de-chaussée, dans ses appartements.
En arrivant au premier, vous trouverez dans la petite pièce à droite, tout ce qui raconte le mythe du masque de fer. Le film, sorti en 1998, avec Leonardo DiCaprio, les romans, les affiches, les dossiers-scenario, dossier de presse, etc. Mais il faut bien savoir que ce n’est pas cela qui a nourri l’exposition. « Nous nous sommes attachés ici aux éléments de réalité. Parce qu’il y en a. Beaucoup d’ailleurs ! », explique Christophe Roustan Delatour, directeur adjoint des musées. Ok, le ton est donné. Avec cette intuition que la réalité va peut-être encore davantage nous faire rêver. Un portrait du roi Louis XIV, un inédit d’une collection privée. Un modèle réduit de la Bastille de l’époque, réalisé – s’il vous plaît – avec les restes des pierres de la forteresse… Deux pistolets en silex, comme ceux que portait en permanence le geôlier du masque de fer, de la vaisselle, etc. Visiblement, on a cherché ici à mettre du contexte à cette histoire. Et cela fonctionne. Sur le mur d’en face, des photos des quatre prisons fréquentées par le masque : Pignerol, Exilles, Sainte-Marguerite, la Bastille.
L’objet masque
Dans la pièce d’à côté, le masque en temps qu’objet. On se souvient que le prisonnier en a porté deux différents. Les élèves du lycée Hutinel se sont essayés à fabriquer quelque chose en métal. Le lycée des Coteaux a interprété celui en velours. Et puis il y a ce masque retrouvé dans un grenier, à Langres, en 1855. Avec, surtout ce petit parchemin où est inscrit : « L’année présente, 1703, la mort arracha le masque en fer que le frère avait commandé de poser à la naissance du jumeau… » L’inscription laisse rêveur…
« C’est un élément à prendre en compte, mais comme cela a été découvert sur le tard, cela n’a pas vraiment valeur de preuve… » Restent ces hypothèses sur l’identité du prisonnier. Trois retenues sur les cinquante formulées. Nicolas Fouquet, Eustache Dauget, Ercole Matthioli.
« Chaque fois le pour, le contre sont énoncés. » La lecture laisse perplexe.
Sur le mur donnant sur la terrasse, quatre tableaux pour que les visiteurs donnent leur avis.
« On a ajouté le jumeau du roi Louis XIV qui, d’ailleurs, a reçu beaucoup de soutien », sourit Christophe Roustan Delatour.