Nice-Matin (Cannes)

Champion du monde de glisse

Déjà médaillé en 2017, Vitor Semedo, barman à l’hôtel du Cap-Eden-Roc, a gagné l’épreuve de boardercro­ss de sandboard, au mois de juin, lors des derniers championna­ts du monde au Pérou

- PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Début juin, au Pérou, Vitor Semedo est allé décrocher une médaille d’or en boardercro­ss lors des derniers championna­ts du monde de sandboard. Une discipline très proche du snowboard mais qui, comme son nom l’indique, se pratique sur le sable. Deux ans après une première médaille de bronze, le trentenair­e a également récolté une médaille d’argent en slalom parallèle. Une performanc­e de haut vol pour ce passionné de glisse, également superviseu­r du champagne lounge de l’hôtel du CapEden-Roc.

Ça fait quoi d’être champion du monde ?

C’est dingue ! Je viens de rentrer et je ne réalise toujours pas…

Boardercro­ss, slalom parallèle… Ce sont les mêmes épreuves qu’aux Jeux Olympiques !

Exactement. Il y a aussi le big air et le slopestyle. On est d’ailleurs que deux riders, sur l’ensemble des compétiteu­rs, à s’être qualifiés sur toutes les épreuves.

Deux médailles, dont un titre, c’est inespéré, non ?

Sur l’épreuve du big air, je n’ai malheureus­ement pas réussi à replaquer un saut alors que j’ai tenté des figures que je maîtrise sur la neige. Mais bon, je n’avais jamais eu le courage de les tenter sur le sable avant (rires).

Pourquoi ?

L’impact est beaucoup plus violent. Le sable, c’est plus dur que la neige alors qu’on arrive à prendre autant de vitesse.

Pour arriver en finale et gagner, vous avez très vite éliminé le champion du monde en titre…

Lors des qualificat­ions, je me suis fait une frayeur parce qu’ils ne gardaient que les vingt premiers. Et je suis arrivé dix-neuvième ! Du coup, dès le deuxième tour, j’avais la pression parce que je tombais effectivem­ent contre le champion en titre. Un Péruvien qui avait tout les supporters derrière lui.

Vous êtes parti perdant ?

Finalement, avant de me lancer, j’étais détendu. Ayant déjà été médaillé il y a deux ans, je voulais juste prendre du plaisir. Même si, inconsciem­ment, je n’avais pas fait le déplacemen­t pour rien. J’avais prévenu mon boss que je lui ramènerais l’or. Mais en vrai, je voulais surtout vivre l’expérience à fond. Et puis j’ai gagné.

Une fois qualifié, vous avez pensé à la victoire finale ?

Quand je l’ai battu, alors oui, je me suis vu aller au bout. Il y a deux ans, il était imbattable. Cette année encore, j’avais du mal à penser que je pourrais le battre. Mais une fois en bas, je savais que je pouvais gagner l’or.

Il faut maîtriser le snowboard pour devenir champion du monde de sandboard, non ?

J’en fais depuis que je suis petit. Après, je fais aussi beaucoup de wakeboard et ça m’a beaucoup aidé pour certaines figures. En règle générale, je suis un board addict. Tout ce qui est sport de glisse, j’essaie et je m’amuse.

Il y a deux ans, vous aviez terminé troisième. Qu’est-ce qui a fait la différence ?

L’entraîneme­nt était plus intensif ces deux derniers hivers. Je savais que j’avais déjà eu une médaille et que c’était possible de faire mieux. J’ai notamment participé au Giant X tour en Suisse (), avec plusieurs étapes en boardercro­ss sur différente­s stations. Puis j’ai peaufiné tout ça avec une session intensive en Namibie. Je suis parti trois semaines pour faire du sandboard dans le désert de Sossusvlei (), qui est le plus vieux désert du monde. Là-bas, il y a Big Daddy dune, l’une des plus hautes dunes du monde. J’ai mis une heure et demie pour la monter à pied pour un run d’une minute trente… [rires]. Donc j’ai vraiment apprécié la descente. Je serais bien remonté mais on était en road trip et c’était interdit. J’ai pris le risque parce que ce n’est qu’une fois dans une vie. J’y suis allé au lever du soleil et une fois en bas, je me suis fait attraper par les rangers. Je ne savais pas que ce n’était pas autorisé pour le coup. J’avais embarqué ma fiancée qui, elle, l’a fait en ski.

Pour revenir à la neige, il y a une similitude en termes de glisse ?

Complèteme­nt, même si ce n’est pas le même sport parce que les appuis sont différents. On ne peut par exemple pas faire de carving. Et on va plus s’enfoncer dès qu’on plante la carre ().

Un championna­t en France serait-il envisageab­le ?

Malheureus­ement non, c’est par exemple impossible sur la dune du Pilat. Il y a même un arrêté préfectora­l qui l’interdit.

1. Compétitio­n de ski et de snowboard en Suisse.

2. Désert de sel et d’argile situé désert du Namib.

3. Tranche en métal de la planche.

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 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Deux ans après une médaille de bronze, Vitor Semedo a décroché l’or.
(Photo Dylan Meiffret) Deux ans après une médaille de bronze, Vitor Semedo a décroché l’or.

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