Nice-Matin (Cannes)

Le préjudice d’anxiété étendu à d’autres agents que l’amiante ?

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La Cour de cassation, qui a récemment ouvert la voie à l’indemnisat­ion du préjudice d’anxiété pour tous les travailleu­rs exposés à l’amiante, ira-t-elle plus loin ? Des centaines d’ouvriers des mines de Lorraine ont demandé, hier, d’élargir le périmètre du préjudice à d’autres agents potentiell­ement cancérogèn­es. La haute juridictio­n a examiné plusieurs affaires, dont la plus emblématiq­ue est le recours de 732 anciens mineurs des Houillères du bassin de Lorraine contre une décision de la cour d’appel de Metz du 7 juillet 2017. Sa décision est attendue pour le 11 septembre. Cet été-là, les « gueules noires » subissaien­t une rude déconvenue : la cour d’appel les déboutait à la fois de leur demande d’indemnisat­ion au titre du préjudice d’anxiété et de leur plainte contre Charbonnag­es de France pour violation de l’obligation de sécurité de l’employeur. Un an avant, les prud’hommes leur avaient accordé 1 000 € au titre du préjudice d’anxiété – contre les 15 000 € demandés. Le « préjudice d’anxiété », consacré en 2010, permet l’indemnisat­ion de personnes qui ne sont pas malades, mais qui s’inquiètent de pouvoir le devenir à tout moment. La Cour de cassation a longtemps restreint ce mécanisme aux seuls salariés dont l’établissem­ent est inscrit sur des listes ouvrant droit à la « préretrait­e amiante » : les travailleu­rs de la transforma­tion de l’amiante ou de la constructi­on navale.

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