Union européenne : le grand mercato
Au lendemain des élections européennes, les dirigeants des (dont le Royaume-Uni toujours en quête de Brexit) se sont réunis, hier, à Bruxelles pour la bataille des postes clés, c’està-dire, les présidences de la Commission, du Conseil et du Parlement européens. Quels sont les hommes et les femmes qui dirigeront l’Europe jusqu’en ? Quelle place y aura la France, au sommet, certes mais aussi dans les postes intermédiaires, dans celle des présidences des groupes et des commissions ?
A priori, les choses commencent mal. Beaucoup, dans cette répartition des rôles, tient à l’entente entre le chef d’Etat français et la chancelière allemande, ce fameux couple franco-allemand sans lequel, paraît-il, rien ne se fait. Mais le couple, justement, se boude. Angela Merkel, qui a annoncé sa décision d’abandonner « Quels sont les hommes sous peu la et les femmes chancellerie, retrouve du coup qui dirigeront l’Europe
une totale liberté jusqu’en 2024 ? » de parole et ne rate pas une occasion, depuis plusieurs semaines, de mettre l’accent sur « les différences de mentalité » ,sur « les confrontations » entre elle et le Président français. Emmanuel Macron n’a guère caché, depuis , et sans prendre de gants, qu’il entendait jouer un rôle primordial dans la construction européenne, qu’il ne s’alignerait pas forcément derrière l’Allemagne pour défendre sa vision de l’Europe. D’où son désir, manifesté un peu trop fort, de changer les choses, d’aller plus vite et plus loin, sur le budget notamment, ou sur la création d’une armée européenne. Angela Merkel, championne du compromis, n’aime pas qu’on la bouscule. Et lorsque, au surplus, le Président français se prononce clairement contre le candidat à la Commission présentée par la chancelière, l’Allemand Manfred Weber, les choses se compliquent.
Il ne sera pas facile non plus à Emmanuel Macron de faire oublier qu’au détour d’une discussion à bâtons rompus avec la presse, Nathalie Loiseau, chef de file des macronistes à l’Assemblée européenne, a multiplié, comme prise d’incontinence verbale, ses attaques contre candidats et dirigeants européens, n’épargnant pas Angela Merkel. Autrement dit, à Bruxelles et à Strasbourg, les choses ne vont pas fort pour la France. Emmanuel Macron n’aura pas trop de ce que
Mme Merkel, elle-même, appelle son « charme » pour remonter le courant.