Nice-Matin (Cannes)

Les carnets Belle époque de Julie

L’animatrice de France 3, Julie Andrieu, a multiplié les tournages pour valoriser la gastronomi­e du territoire pour une émission spéciale des Carnets de Julie

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER antibes@nicematin.fr

Elle continue de sillonner les routes de France même après tant d’années à la tête de son émission (voir encadré cidessous). Au volant de sa célèbre décapotabl­e rouge, Julie Andrieu passe son temps à mettre en valeur la gastronomi­e de l’Hexagone et la richesse culturelle de nos régions. Cette semaine, l’animatrice de France 3 et son équipe sont venues poser leurs caméras sur la Côte d’Azur pour le tournage d’une émission spéciale dont la diffusion est prévue en fin d’année. De Nice à Biot en passant par Grasse, la critique gastronomi­que est allée à la rencontre des producteur­s locaux pour plusieurs jours de tournage sur la French Riviera. Après un passage par Antibes jeudi, toute l’équipe de l’émission s’est arrêtée hier matin du côté de Valbonne avant de prendre la direction de la cité des Parfums dans l’après-midi. Création, découverte et dégustatio­n au programme des Carnets de Julie.

Il reste des coins de France que vous n’avez pas encore visités ?

Il en reste toujours (sourire). Même au sein d’un même départemen­t ! On peut le sillonner sous plein d’aspects et visiter plein de régions différente­s. On s’attache vraiment à décrire ce qu’on appelait autrefois les “pays de France”. On n’est pas dans une segmentati­on administra­tive, c’est plus une question de culture. Ça peut très bien s’étendre d’une montagne à l’autre, d’une rive à l’autre, d’un fleuve à l’autre… Ça peut être très différent !

Pourquoi avoir choisi la Côte d’Azur pour cette émission spéciale ?

L’émission est vraiment axée sur l’histoire et la gastronomi­e. L’idée, c’est de retracer un peu la vie quotidienn­e des gens à une époque donnée en fonction de la gastronomi­e. Mais ça va même au-delà de la gastronomi­e avec les arts de la table par exemple. On s’était déjà concentré sur la Renaissanc­e pour un tournage différent et cette foi on avait envie d’une période plus proche de nous. On s’est dit, pourquoi ne pas se tourner vers la Belle Époque () ?

Tourner à Paris n’était pas adapté ?

Très naturellem­ent on pense à Paris parce que c’est là qu’il y a le plus de monuments de l’art nouveau comme l’Opéra de Paris. Mais comme nous sommes sur France  et que c’est une chaîne régionale, il n’était pas question de tourner dans la capitale. On a voulu faire quelque chose sur la saison d’hiver sur la French Riviera qui était très populaire à l’époque. C’est une autre façon de montrer la Côte d’Azur, il y a plein d’histoires à raconter. On a tendance à voir le festival de Cannes ou le côté blingbling de Monaco mais il y a aussi une histoire “propre”, une vraie gastronomi­e. Celle de Nice, notamment, qui est très riche, très variée et très singulière. Elle ne ressemble pas du tout à ce qu’on peut faire ailleurs en France.

Nice, Antibes, Valbonne, Grasse… la semaine a été bien chargée !

Oui, c’était une semaine très intense. On est allé à Cagnes-sur-Mer, au Cap d’Antibes, à la Verrerie de Biot…

Ce n’est pas vraiment une découverte pour vous…

J’ai passé toute mon enfance ici, on venait tous les ans pour les vacances d’été. À l’époque il y avait la maison familiale de ma maman () et de ma grand-mère. On n’a plus cette maison depuis presque vingt ans mais j’ai passé les vingt premières années de ma vie ici (sourire).

On a parfois tendance à penser à l’aspect culinaire de l’émission mais il y a aussi une part très culturelle !

On veut pouvoir permettre aux gens de découvrir beaucoup de choses à travers la gastronomi­e. Je ne sais pas si culture est vraiment le mot approprié, il fait un peu peur, mais disons que ça nous permet de parler de l’architectu­re, du vêtement, de l’artisanat… à travers la cuisine. On a même évoqué la constructi­on navale. On essaie vraiment de traduire le quotidien des gens qui vivaient à cette époque. Il faut quand même mettre un bémol : comme on est là pour faire rêver, il faut bien préciser qu’on parle de personnes qui étaient des nantis de l’époque. Il ne faut pas se raconter d’histoires. Mais ça ne nous empêche pas d’évoquer cette société assez inégalitai­re avec des acquis sociaux importants. Tout cela, on l’a bien en tête, on essaie de réunir un peu toutes les classes sociales autour d’une table même si c’est de façon symbolique. L’idée, c’est qu’il y ait des plats issus de tables modestes et d’autres plus grands plats de la cuisine française qui ont inspiré jusqu’à l’étranger.

Réunir toutes les classes sociales autour d’une table”

1. Même si les dates peuvent parfois varier, la Belle Époque s’étendait sur les quinze premières années du XXe siècle.

2. Julie Andrieu est la fille de l’actrice Nicole Courcel qui est décédée le 25 juin 2016, à Paris.

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(Photos Patrice Lapoirie)

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