Cannes Lérins adopte son er Plan local de l’Habitat
Le conseil communautaire a voté hier à l’unanimité l’approbation de son 1er Programme Local de l’Habitat (PLH) intercommunal pour répondre à la très forte demande des habitants
Le 1er jour de l’été, les classes d’école sont désertées, les bancs du conseil d’agglo Cannes Lérins très clairsemés… Au point qu’hier, certains craignaient même voir la séance carrément reportée, faute d’atteindre le quorum ! Certaines délibérations très importantes devaient être votées. Et notamment celle portant sur l’approbation du 1er Programme Local de l’Habitat (PLH) de ce bassin de vie, fixé par la loi de décentralisation.
« Reconstruire la ville sur la ville »
« L’idée, c’est d’harmoniser le territoire, détaille le président de la CACPL.Lequel doit correspondre à la réalité des flux humains. Dans ce contexte, il faut être capable de répondre à une légitimité contradictoire, c’est-à-dire faire du logement pour lutter contre les effets de la ghettoïsation et parallèlement éviter la bétonisation, tout en répondant aux besoins des classes moyennes. » Et sur ce point, David Lisnard a longuement salué le travail des équipes du directeur général des services de Cannes Lérins, Michel Tani qui, dit-il, « a su trouver le bon curseur dans les discussions avec chacune des cinq communes [Cannes, Le Cannet, Mandelieu, Mougins, Théoule], tout en négociant avec l’État ».
Car en adoptant ce PLH, l’agglo s’enlève une belle épine du pied, à savoir la majoration par cinq des pénalités majorées au titre des lois SRU et ALUR [aussi appelée Duflot], jugées « délétères » par le président de l’agglo. Les premiers bénéficiaires des logements qui verront le jour seront avant tout les familles issues des classes moyennes, les jeunes actifs, les étudiants et les retraités les plus modestes. Pour arriver à un bon point d’équilibre, à un chiffre raisonnable, « atteignable » de mises en chantier sur le territoire, David Lisnard a trouvé chez Serge Castel, le directeur départemental des Territoires et de la Mer (DDTM), une oreille attentive, grâce notamment à la prise en compte des réhabilitations urbaines de logements anciens. « On reconstruit la ville sur la ville ». Contre les 1 440 logements sociaux supplémentaires initialement exigés par an par la loi SRU, 206 sont, en moyenne, créés actuellement. Ce 1er PLH voté à l’unanimité hier va changer la donne. Concrètement, parmi les objectifs établis de 2020 à 2025, il s’agira de construire 729 logements neufs par an (dont 40 % en logements sociaux). Pour compléter ce plan d’envergure, les cinq communes du territoire de la CACPL s’engagent à se porter acquéreur de logements anciens, vacants ou indignes en vue de les réhabiliter : au total, ce sont 450 logements de ce type qui seront produits, avec la possibilité de mettre 1/3 d’entre eux en vent en accession à la propriété sociale. Enfin, autre point très positif de ce programme, Le Cannet et Mandelieu, n’auront plus à payer de majoration liée à la loi SRU.