Nice-Matin (Cannes)

Le nombre de morts sur les routes en recul en mai

Deux cent quarante-huit personnes ont été tuées, soit 20 de moins qu’en mai 2018. Ce chiffre vient inverser la tendance à la hausse enregistré­e depuis janvier

-

Le nombre de morts sur les routes de France métropolit­aine a reculé de 7,5 % en mai, avec deux cent quarante-huit personnes tuées, soit vingt de moins qu’en mai 2018, permettant d’inverser la tendance à la hausse enregistré­e depuis janvier, a annoncé, hier, la Sécurité routière.

Sur les cinq premiers mois de 2019, les autorités recensent neuf morts de moins (1 225, - 0,7 %) que sur la même période l’an dernier, année qui s’était achevée par un plus-bas « historique » en métropole (3 248 tués, 3 488 avec l’outre-mer). Le premier trimestre 2019 avait ensuite vu le nombre de morts augmenter de manière inquiétant­e (+ 9,3 %, 63 tués de plus qu’au premier trimestre 2018).

L’effet bénéfique du  km/h

Les autorités avaient notamment déploré un « relâchemen­t des comporteme­nts [des automobili­stes] induit par les radars détruits » dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes », qui entendaien­t dénoncer l’abaissemen­t de la limitation de vitesse de 90 km/h à 80 km/h sur 400 000 km de routes secondaire­s. Les accidents corporels (4 644, 4,7 %) et le nombre de blessés (5 826, - 6,9 %) sont également en baisse au mois de mai, selon les chiffres de l’Observatoi­re national interminis­tériel de la sécurité routière (ONISR). « Ce mois de mai est à un niveau assez bas. Le seul mois de mai où on a eu moins de morts ces dernières années était en 2013, avec 224 morts », a souligné à l’Agence France Presse (AFP) le délégué interminis­tériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe. Sur les cinq premiers mois de 2019, « nous faisons mieux que l’an dernier qui était plutôt un bon début d’année, c’est satisfaisa­nt », a-t-il estimé.

« Sur le début d’année, il y a encore un “effet 80 km/h”, avec une baisse plus forte sur ce réseau [routier concerné par la mesure, ndlr]. Nous regrettons évidemment les radars “défunts”, car les chiffres seraient certaineme­nt encore meilleurs si nous avions plus de radars », a-t-il ajouté, affirmant que les dégradatio­ns et destructio­ns « restent encore à un niveau sensible mais qui n’a rien à voir à ce qui s’est produit entre novembre et janvier ».

Lors de son premier semestre d’applicatio­n, entre juillet et décembre 2018, l’abaissemen­t de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h a permis d’épargner 127 vies, estime la Sécurité routière.

Mardi, l’Assemblée nationale a toutefois ouvert la voie à des dérogation­s locales à cette mesure impopulair­e, considérée comme un des détonateur­s de la crise des « gilets jaunes », dans le cadre du projet de loi sur les mobilités.

Selon le texte voté par les députés, les présidents de conseils départemen­taux pourront relever la limitation de vitesse à 90 km/h sur certaines routes secondaire­s. Les maires pourront également le faire sur les routes relevant de leurs compétence­s.

 ?? (Photo AFP) ?? Si certains radars n’avaient pas été détériorés, « les chiffres [auraient été] certaineme­nt encore meilleurs », regrette Emmanuel Barbe, délégué interminis­tériel à la sécurité routière.
(Photo AFP) Si certains radars n’avaient pas été détériorés, « les chiffres [auraient été] certaineme­nt encore meilleurs », regrette Emmanuel Barbe, délégué interminis­tériel à la sécurité routière.

Newspapers in French

Newspapers from France